LE PREMIER FILM TINTIN : LE CRABE AUX PINCES D’OR (1947)

En 1947, le Journal Tintin annonçait en pleine page la sortie du premier film d’animation de Tintin… Fini les projections des films fixes, Tintin allait connaître enfin les joies de l’animation… Le choix de l’adaptation se porte sur « Le Crabe aux Pinces d’Or »… Hergé avait cédé les droits d’adaptation (avec la consigne de suivre le récit si ce n’est à la lettre au moins à la case) à un certain Wilfried Bouchery (pourtant déjà abonné aux banqueroutes, faillites et autres soucis financiers). Ce dernier contacta le cinéaste d’animation Joao Batistas Michiels. Joao Michiels travaillait en bînome avec sa femme Claude Misonne, lui assurant l’animation elle réalisant les personnages, poupées de chiffons et de bois qui allaient être animées image par image devant des décors en bois peints.

UNE RÉALISATION DIFFICILE

La Genèse du film se fît dans la douleur, les problèmes financiers de Bouchery provoquèrent l’interruption de la production de la réalisation mais le film sera terminé le 27 décembre 1947. Il pourra être enfin présenté au Théâtre l’ABC de Bruxelles pour une seule et unique projection, puisque le lendemain même les bobines de pellicules seront saisies par la justice, Wilfried Bouchery connaissant une énième banqueroute frauduleuse ne peut faire face à ses dettes et prend la fuite pour l’Argentine. Alors que la programmation était prévue jusqu’au 11 Janvier de l’année suivante. Seuls 2000 jeunes spectateurs lors de cette unique projection pourront apprécier cette oeuvre.  

Comme Hergé l’avait demandé, le film respecte scrupuleusement l’album éponyme; seule l’attaque subit par Tintin et le Capitaine Haddock par une bande du désert sera zappé… Certaines scènes en mer ne sont pas animées mais avec des prises de vues réelles ainsi ce sont des prises de vues du port d’Anvers qui servent pour le port de Bagghar où le Capitaine Haddock retrouve son navire le « Karaboudjan ». De plus le manque de moyens se ressent par moments et l’animation devient des plus minimalistes; mais le talent dont le couple a fait preuve permet d’oublier cette absence de finance et malgré les années, le film possède un charme quelque peu désuet avec son animation rudimentaire mais empli de poésie. 

Depuis le film de Claude Misonne et Joao Batistas Michiels a été redécouvert il y a une vingtaine d’années au Musée du Cinéma Belge (où certains privilégiés purent bénéficier de projections privées). Aujourd’hui on peut même se le procurer en DVD  Il ne faut pas oublier que cette oeuvre est une première à double titre (premier film d’animation belge et première adaptation d’un album de Tintin) et une véritable pièce du patrimoine cinématographique belge.  

Ci-dessous une vidéo qui vous en montre quelques extraits

Publication réalisée à partir de l’article paru sur le site Le Forum des Tintinophiles :

 

 

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