IL Y A 73 ANS NAISSAIT LE 26 SEPTEMBRE 1946 LE JOURNAL DES 7 À 77 ANS !

C’est effectivement le 26 septembre 1946 que l’hebdomadaire Tintin voyait le jour en Belgique, L’apparition dans l’Immédiat après-guerre de ce nouveau venu sur la scène des périodiques pour la jeunesse constitua un véritable tournant dans l’histoire de la presse BD.

En très peu de temps, le journal Tintin allait se hisser aux premières places en France comme en Belgique.

On se presse devant la boutique « Au petit Constructeur » pour le découvrir

Au début, ce sont trois jeunes entrepreneurs belges, aussi dynamiques que déterminés, qui créent une petite structure d’édition, baptisée Yes et établie rue du Lombard à Bruxelles. André Sinave, Albert Debaty et Raymond Leblanc. Ils publient deux types d’ouvrages: les uns sont consacrés à la littérature sentimentale, sous le titre de Cœur, les autres s’intéressent à l’actualité cinématographique, sous le label Ciné-Sélection. Leurs productions deviennent rapidement très populaires.

Aussi, quand vient l’idée de créer un journal autour du personnage de Tintin (que Leblanc, qui fut un jeune lecteur du Petit Vingtième, admire depuis toujours),Raymond Leblanc et ses deux associés entrent en contact avec Hergé.

Hergé et Raymond Leblanc

Au départ Hergé est flatté par l’intérêt qu’on lui manifeste, il reste cependant assez sceptique quant à la réussite de cette entreprise. Leblanc parvient néanmoins à convaincre Hergé : en cette fin de période noire, la jeunesse éprouve une énorme soif d’évasion et de distraction. La littérature et le cinéma sont là pour l’étancher.

Le contenu éditorial du Journal Tintin, la qualité de son impression, la renommée de ses dessinateurs et de ses scénaristes allaient le rendre incontournable et permettre à ses concepteurs d’envisager une diffusion dans d’autres pays européens, mais aussi aux quatre coins de la planète.

Il constituera un formidable tremplin pour de très nombreux dessinateurs qui deviendront par la suite des géants de la bande dessinée: Edgar P. Jacobs, Bob De Moor, Jacques Martin, Willy Vandersteen, Tibet, Jean Graton, Raymond Macherot, Uderzo, François Craenhals ou encore des créateurs comme Hermann, Dany, William Vance, Eddy Paape et Dupa.

Edgar Pierre Jacobs est le plus proche collaborateur d’Hergé. Illustrateur et coloriste de grand talent, il est aussi un narrateur hors du commun. Chacun a pu s’en rendre compte en lisant Le Rayon U, qu’il a publié dans la revue Bravo! Il entamera les aventures de Blake et Mortimer avec Le Secret de l’Espadon, et illustrera La Guerre des Mondes de H.G. Wells.

Jacques Laudy a fréquenté l’Académie des Beaux-Arts avec Jacobs et Van Melkebeke dans les années vingt. Fils de peintre, il en a hérité un beau coup de crayon, et un sens aigu de l’harmonie des couleurs. Jacques Laudy racontera et illustrera La Légende des Quatre Fils Aymon,

Paul Cuvelier se lancera dans L’Extraordinaire Odyssée de Cotentin Feldoë, même s’il est encore un néophyte, et rêve de devenir peintre. Mais il a ébloui Hergé en lui présentant ses dessins quelques mois plus tôt. Même si son engagement surprend un peu Raymond Leblanc, il représente un beau pari sur l’avenir.

Des talents multiples au service d’un organe de presse qui au départ s’était fixé comme objectifs principaux de divertir les jeunes sans négliger les aspects moraux et éducatifs et de faire de Tintin un hebdomadaire amusant sans être vulgaire, instructif et éducatif sans être ennuyeux. 

Chacun apportera au Journal sa propre histoire dessinée, mais illustrera aussi les pages rédactionnelles, et se chargera, à tour de rôle, de la réalisation des couvertures. L’objectif est de sortir le premier numéro pour la rentrée scolaire 1946, soit le 19 septembre. Finalement, la date de parution du premier numéro du journal Tintin sera fixée au 26 septembre 1946. Le journal sera tiré à 40 000 exemplaires. Tintin ayant été également popularisé par le quotidien HetLaatsteNleuws, 20 000 exemplaires en néerlandais seront diffusés en Flandre. L’hebdomadaire comptera 12 pages au prix de 3,50 francs belges.

Déterminé à gagner son pari audacieux, Raymond Leblanc, qui vient de créer les Editions du Lombard, a mis en place une grande campagne de publicité. Il inonde le pays d’affichettes annonçant la naissance imminente du magazine…

Les milliers d’exemplaires mis en vente s’arrachent en quelques heures. La campagne de publicité a porté ses fruits au-delà de toute espérance, et trois jours plus tard, il ne reste plus aucun journal disponible. Dès le deuxième numéro, le courrier des lecteurs déclenche une véritable avalanche de lettres à la rédaction de Tintin. Pour développer l’interactivité entre lui et ses lecteurs, le Journal annonce la création prochaine d’un Club Tintin. Dès le mois d’octobre, l’éditeur décide d’augmenter le tirage, et c’est 80 000 exemplaires qui sortent de presse chaque semaine.

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Le journal Tintin disparaîtra des kiosques et des devantures des libraires le 29 novembre 1988. Il sera brièvement remplacé par Hello Bédé, éphémère copie d’un original qui manifestement accusait le poids des années. Mal 68, la télévision, la civilisation des loisirs, les Jeux vidéo, l’ordinateur et l’apparition de nouveaux titres de magazines de BD plus en phase avec la modernité ambiante ont eu raison de cette fabuleuse aventure du journal Tintin

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