LES AVENTURES DE TINTIN: RETOUR AU TIBET

Une « Couverture-Hommage » réalisée par notre ami Stéphane Beaumort 

SYNOPSIS

Suite au périple de Tintin et ses amis au Tibet, la nouvelle de leurs exploits a vite fait le tour du monde. Des reporters de plusieurs pays se sont rendus sur place pour marcher dans leurs pas, et les rumeurs concernant le fameux « migou » ou yéti n’ont pas tardé à se montrer vivaces… au point qu’un groupe de scientifiques aveuglés par leur désir de célébrité, se mettent en tête d’être les premiers à trouver et à ramener la fameuse bête, dont les traces ont formellement été identifiées dans la neige grâce aux photos des reporters.

En apprenant l’existence de cette expédition dans le journal, Tintin comprend vite que cet animal paisible risque non seulement d’être capturé, mais également ramené en Occident, et qu’il ne survivrait pas à de pareils traitements. Il convainc rapidement le capitaine Haddock de l’accompagner de nouveau en Asie et de l’aider à sauver le yéti avant qu’il ne tombe entre les mains de ces scientifiques peu scrupuleux.

Arrivés sur place, les amis retrouvent Tchang, qui va les aider dans leur mission. On retrouve dans un village, tout au fond d’une grange et abandonné sous la paille depuis des lustres, un vieux véhicule à chenille laissé par des explorateurs d’autrefois. Tintin et ses amis le remettent en état et se mettent en route avec tout le matériel nécessaire pour mener à bien leur entreprise : ils doivent approcher le yéti, puis une fois sa confiance acquise, l’endormir et le transporter dans leur véhicule, pour le relocaliser ailleurs, dans une toute autre partie de la région. Mais ils n’auront que six heures, après quoi l’animal se réveillera, avec les conséquences qu’on imagine s’il se rend compte qu’il a été emmené de force loin de chez lui.

Bien entendu, l’expédition ne se passe pas tout à fait comme prévu : pannes mécaniques, résistance de l’animal, et fuite de nos amis lorsque ce dernier, furieux, se libère de leurs liens. Frustrés et tristes d’avoir échoué, Tintin et Haddock sont prêts à repartir, quand ils entendent à la radio une nouvelle étonnante : les scientifiques auraient enfin attrapé le yéti. Cela n’a pas de sens à leurs yeux, puisque quand la bête s’est libérée, elle était déjà à 40 kilomètres du lieu où l’expédition officielle est censée l’avoir attrapée. Quelque chose ne colle pas.

Ils se remettent donc en route, et arrivés à proximité du campement des scientifiques, aperçoivent effectivement une cage avec ce qui semble être le yéti, mais l’animal est de pelage plus clair et semble un peu plus petit. Il y aurait donc deux migous ! Mais comment libérer celui-ci ? Et qu’est-il advenu du premier ? Celui-ci a marché infatigablement depuis la veille et approche à son tour du campement. Il observe et voit Tintin et Haddock qui tentent de libérer l’autre bête, comprenant alors que les deux amis avaient tenté de l’éloigner de ces humains malfaisants. Les voyant en danger, il se lance à leur rescousse, et libère du même coup l’autre animal, qui se révèle être en fait… sa femelle.

Pris de peur, les scientifiques se sont eux-mêmes enfermés dans une cage. Tintin sait bien que si l’existence de ces créatures est rendue publique, ils seront forcément la proie des braconniers et autres chasseurs de trophées. Il leur fait donc promettre, en échange de leur libération, de ne pas parler de tout ça et de dire qu’ils avaient pris pour les traces d’un yéti ce qui n’était en fait qu’un gros ours. Il n’est pas trop difficile de les convaincre car tous ont une telle frayeur des deux bêtes qu’ils ne songent déjà plus qu’à une chose : retourner au plus vite en Occident ! Tchang veille à ce qu’ils ne puissent s’échapper, le temps pour Haddock et Tintin d’emmener les deux animaux dans un nouveau sanctuaire secret où ils seront à l’abri, libres d’élever leur progéniture… car selon les scientifiques, dame yéti est enceinte de deux bébés !

ÉLABORATION DE L’IMAGE

La fin de l’album au Tibet m’a toujours laissé sur un goût d’inachevé… Le yéti les regarde partir avec sans doute un sentiment mitigé de soulagement et de tristesse, se retrouvant désormais sans aucun ami.

Voilà pourquoi l’illustration réalisée en 1984 par Bob de Moor pour le chocolat Côte d’Or et Citroën et qui représentait une voiture-chenille C6F de la Croisière Jaune, image dans laquelle se trouvait déjà Tchang, m’a tout de suite inspiré pour une suite.

Je suis donc reparti de l’image en question, supprimant quelques rochers sur les côtés, en ajoutant d’autres, refabriqués à partir de cases de Tintin au Tibet, ainsi que le Yéti, tiré de la dernière case de la page 59, et les montagnes du fond, retravaillées à partir de trois cases de la page 35.

J’ai ensuite déplacé Milou pour aérer un peu l’image et créer un axe visuel intéressant entre Tintin et le yéti.

 

COMPLEMENT TINTINOMANIA : L’OCCASION D’EN SAVOIR PLUS SUR :

Après le succès rencontré par les croisières africaines, André Citroën met le cap sur le continent asiatique en 1931. Outre les fins publicitaires qu’il poursuit, il entend prouver la valeur de l’automobile en tant qu’instrument de découverte et d’exploration du monde. Comme Bonaparte en Égypte, André Citroën embarque dans son projet des hommes de sciences (comme le Père Teilhard de Chardin), appartenant à des organismes publics (comme le Muséum d’histoire naturelle) ou venant de sociétés savantes privées qui apportent aussi des financements ! Et pour immortaliser les exploits à venir en images, les cameramen de Pathé-Nathan se joignent à la troupe.

A la tête de l’expédition, on retrouve Georges-Marie Haardt (industriel et explorateur français d’origine belge, directeur général et vice-président dans les débuts des Automobiles Citroën pendant vingt ans et ami proche d’André Citroën) assisté de Louis Audouin-Dubreuil, deux hommes d’expérience, qui ont signé la première traversée du Sahara et la Croisière noire. Le lieutenant de vaisseau Victor Point complète l’équipe. Cette aventure exceptionnelle a requis trois années de préparation : essais des voitures dans les Causses, pourparlers difficiles avec les autorités des pays traversés, obtention des nombreuses autorisations et mise sur pied du ravitaillement, une tâche consistant à installer des dépôts de carburant et de vivres sur un parcours de 6 000 kilomètres…

Les autochenilles Citroën–Kégresse (du nom Alphonse Kégresse qui a imaginé le train arrière à chenille) qui seront utilisées sont de deux types : la P21 est construite sur le châssis de la C6 à laquelle elle emprunte le moteur de 2,4 litres (42 ch). La boîte de vitesses est à quatre rapports avec réducteur et blocage du différentiel. Elle emporte deux réservoirs d’essence de 200 litres.

Plus légère, la P17, dérivée d’un véhicule militaire, a pour base le châssis de la C4. Elle est motorisée par un quatre cylindres de 1,6 litres (30 ch) accouplé à une boîte de vitesses à trois rapports avec réducteur. Réalisées en duralumin, les carrosseries sont des torpédos ouvertes à quatre places dotées d’un rouleau de franchissement monté à l’avant. Chaque véhicule tracte une remorque de matériel.

L’itinéraire prévu, qui suit la Route du thé, traverse la Syrie, la Mésopotamie, l’Iran, le Turkestan soviétique et la Chine (province du Sin-Kiang avant de gagner Pékin par la Mongolie.) Mais l’URSS refuse la traversée de son territoire et Haardt est contraint de passer par l’Afghanistan et de franchir le Pamir. Il réorganise l’expédition qu’il scinde en deux groupes, qui convergeront l’un vers l’autre pour se retrouver en Asie centrale.

Dirigé par Haardt et Audouin-Dubreuil, le groupe Pamir part de Beyrouth avec sept P17 et une P14 (une voiture radio sur châssis C6). Le groupe Chine s’élance de Pékin avec sept P21 et deux camions C6 à pneus, qui serviront aux liaisons et aux reconnaissances. Il est commandé par Victor Point. Chaque groupe est doté de deux véhicules cinéma.

Empruntant la route de la Soie, le groupe Pamir traverse sans encombre l’Iran avant de se heurter aux frontières de l’Afghanistan, partiellement fermées pour cause de guerre. Il va falloir rejoindre la Mongolie par l’Himalaya. Une folie ! Dans les cols à 5000 mètres, sur des pistes praticables uniquement par les chevaux, les difficultés rencontrées paraissent insurmontables. Mais Haardt persiste. Il ne conserve que deux voitures, qui sont plus d’une fois démontées en pièces et portées par les hommes. Sans parler des moteurs, dont la puissance est réduite de moitié en raison de l’altitude.

Le 4 août 1931, Haardt et son petit groupe arrivent à Ghilghit. Les autochenilles n’iront pas plus loin. Car le groupe Chine a rencontré les pires ennuis. Les compagnons de Victor Point ont subi les affres de la traversée du désert de Gobie (50° et tempêtes de sable), avant d’être pris en. Le temps presse et Haardt va les rejoindre à cheval. Après de multiples vicissitudes, l’expédition atteint finalement Pékin le 12 février 1932 après 315 jours et 12 000 kilomètres.

Mais l’expédition ne s’arrête pas là. Georges-Marie Haardt veut boucler la mission en revenant par Hong-Kong, la Birmanie, l’Inde et l’Iran. L’équipe reçoit en mars 1932 trois nouvelles voitures, des C6 coloniales mieux adaptées au terrain à venir. Hélas, l’affaire tourne au tragique avec la mort de Haardt à Hong-Kong et André Citroën ordonne le rapatriement.

Ce dernier saura cependant tirer les meilleures retombées médiatiques et publicitaires d’une aventure qui entrera dans la légende de l’automobile.

Publication inspirée par l’article de Gilles Bonnafous © Motorlegend.com

http://www.motorlegend.com/evenement-automobile/reportage/la-croisiere-jaune/8,9440.html

1974 : UNE SÉRIE TV SUR LA CROISIÈRE JAUNE… AVEC COLUCHE !

En France, la série (sous le nom de La Cloche Tibétaine) a été diffusée à partir du 17 décembre 1974 sur la 1re chaîne de l’ORTF. Cette mini-série met en scène l’histoire de la Croisière jaune, Il s’agit d’une adaptation romancée de la Mission Citroën Centre Asie, avec une assez bonne base historique, et une reconstitution de qualité. Comme il est précisé dans le générique, les péripéties de l’histoire sont (pour beaucoup), imaginaires. Coluche, dans le rôle d’un Cécillon gouailleur, tient un rôle dont sans doute peu de gens se souviennent. À l’époque, Coluche fut recommandé en 1974 par Jean-Claude Brialy, ami de longue date de Michel Wyn, à la suite du sketch télévisé de Coluche « l’histoire d’un mec » lors de son passage à une émission de Guy Lux, lors des présidentielles de 1974. Très emballé par le personnage de Coluche, Brialy avait demandé à ce dernier si il avait beaucoup travaillé au cinéma et à la télévision, et voyant la situation plus ou moins précaire du comédien, il avait décidé de l’aider.

Pour voir la vidéo de la série, cliquez sur l’image ci-dessous : 

 

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Un commentaire


  1. Superbe couverture imaginaire. Le collage des différents morceaux de dessins est très homogène. Un détail seulement : à cette altitude et avec ces vêtements, Tintin, Haddock et Tchang vont attraper la mort !

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