LA BLUE BIRD : LA VOITURE QUI INSPIRA LE BOLIDE DE MONSIEUR PUMP

Les Tintinophiles, lecteurs de Jo, Zette et Jocko, se souviennent de Monsieur Pump Ce personnage, fou de vitesse qui est devenu milliardaire grâce à ses boutons de col et qui apparaît pour la première fois dans l’hebdomadaire Cœurs Vaillants en 1937 dans l’aventure intitulée Le Stratonef H22.

Sir John Archibald Pump aime tellement la vitesse que ses serviteurs se voient contraints de travailler en patins à roulettes, il mange sur un tapis roulant, et ses rampes d’escalier lui servent de toboggan pour accéder directement à sa voiture de compétition. Mais cet amour de la vitesse finit par le perdre puisqu’il meurt à bord de son bolide.

Par testament, il offre 10 millions de dollars aux hypothétiques constructeurs d’un avion capable d’effectuer le raid Paris – New York sans escale et à une vitesse moyenne de 1000 km/heure dans un délai de 1 an. Si cette limite de temps n’est pas respectée, la somme léguée par M. Pump reviendra à ses deux neveux : les frères Stockrise. L’ingénieur Jacques Legrand, père de Jo et Zette, a pour objectif de relever le défi, mais devra faire face à la perfidie des neveux de M. Pump, prêts à tout pour récupérer la somme d’argent tant convoitée. Heureusement, leurs sabotages, tentatives de meurtre et autres ruses malhonnêtes échouent grâce aux actions de Jo, Zette et leur singe Jocko.

L’aventure Le Stratonef H. 22 sera ensuite publiée en Belgique dans Le Petit Vingtième du 31 mars 1938 au 9 novembre 1939 et le récit sera ensuite repris dans l’hebdomadaire le journal Tintin belge du 13 mai 1948 au 23 février 1950.

Le Testament de M. Pump, sera le premier album de la série de bande dessinée Les Aventures de Jo, Zette et Jocko publié par Casterman en 1951.

Pour le bolide de Monsieur Pump, Hergé se serait inspiré de l’exploit de Sir Malcolm Campbell un Anglais qui se consacra aux sports automobiles et se lancera à la conquête de nouveaux records de vitesse au sol, objectif qui deviendra son unique obsession. Malcolm Campbell construira une voiture spécialement conçue pour ses ambitions. Cette voiture sera baptisée « Blue Bird », d’après L’oiseau bleu le nom de la pièce de théâtre de Maurice Maeterlinck. C’est en 1931, à Daytona Beach en Floride qu’il établira son 5é record de vitesse sur terre (396,04 km/h). Campbell battra 3 fois de suite son propre record à Daytona Beach pour l’emmener jusqu’à 445,32 km/h.

Hergé y fera d’abord allusion une première fois dans le Petit Vingtième du 21 mars 1935, dans Le Lotus Bleu, lors de la séquence où on voit Tintin, réfugié dans une salle de cinéma de Shanghai, découvrant aux Actualités Mondiales que le Britannique Sir Malcolm Campbell a une fois de plus battu le record mondial de vitesse automobile à bord de son Blue Bird.

Hergé s’est certainement inspiré de cette illustration couleurs pour le bolide de Monsieur Pump :

La version réalisée par Michel Aroutcheff

Cliquez au milieu de l’image pour lancer la vidéo

LE COMMENTAIRE DE NOTRE AMI PIERRE RUBENS

S’il est incontestable que la ‘Météore’ du milliardaire Pump est bien une réplique quasi parfaite du ‘Blue Bird’ de 1932 de Malcolm Campbell, il y a toutefois une notable invraisemblance dans le scénario d’Hergé, qui n’est pas évoquée.
En effet lorsque M. Pump, pour se récompenser d’avoir battu son propre record lors de son déjeuner, va “faire un tour en auto…” et demande qu’on “prépare sa  Météore”,  il se rend sur son autodrome privé. Or tous ces véhicules, destinés aux records de vitesse, étaient conçu pour se mouvoir exclusivement en ligne droite, sur une surface plane et rectiligne, comme une plage (par ex. Daytona beach) ou un lac asséché (par ex. le lac salé de Bonneville) et certainement pas sur un circuit, même un autodrome ou même un anneau de vitesse avec des virages relevés!
La suspension, la direction, l’aérodynamisme et les pneus n’étaient pas prévus pour supporter les contraintes latérales des virages.
Il est donc incontestable que Hergé a commis ici une erreur, qu’il n’avait pas envisage cet aspect technique des choses ou alors que son enthousiasme narratif a pris le dessus et valu cette entorse à la vraisemblance.
Amicalement,
Pierre
P.S. : voir à ce sujet l’article dans la revue des AdH n°64 – automne 2017- page 43
Partagez si ça vous a intéressé
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.