L’OREILLE CASSÉE : UN HOMMAGE A UN INVENTEUR A LA TOURNESOL

Il s’agit de la séquence de L’Oreille Cassée dans laquelle Tintin est poursuivi par les soldats San Theodoriens à bord d’une Ford 68 de Luxe cabriolet, équipée d’une mitrailleuse, alors qu’il fuit vers la route la plus dangereuse du monde : la Yungas Road, la tristement célèbre route de la mort, en Bolivie, construite dans les années 30 par des prisonniers de guerre paraguayens. Tintin manque d’ailleurs de s’y tuer.

C’est Pablo, le tueur à gages chargé d’éliminer Tintin qui va lui fournir une voiture. Pour cette dernière Hergé a choisi une superbe Rosengart LR2.

La Rosengart LR 2

Rosengart est une marque automobile française créée par Lucien Rosengart qui a produit des voitures particulières de 1928 à 1955. Pour produire la LR2, Lucien Rosengart achète d’abord la licence de l’Austin Seven anglaise de 1923 afin de minimiser les coûts d’investissement.

L’Austin Seven

C’est fin 1928 qu’il présente son premier modèle, la LR2 qui en est donc la copie. Une modeste 4 cylindres de 5 CV. En 1930, sur l’initiative de M. Turel, représentant lyonnais de la marque, un raid est organisé entre Lyon, Bourg et Dijon afin d’éprouver l’endurance et la fiabilité de l’auto. Conduite par Lecot, la petite 5 CV de série carrossée en conduite intérieure, totalise 900 km chaque jour durant plus de trois mois de demi, soit 100.000 km au total, et sans incident majeur.

Arrivée à Paris de Mr Lecot au volant de la ROSENGART LR2 en 1930

Dans le même temps, la LR2 se classe 80 fois première dans les 81 épreuves sportives auxquelles elle participe, alors qu’aucun service course n’existe au sein de la firme. Car ces brillants résultats, elle les doit aussi en grande partie à ses clients qui, en mal d’émotions, engagent leurs propres voitures dans ces courses de l’extrême.

Ainsi, sur le Circuit des Routes Pavées, sept voitures prises au hasard sur la chaîne, tous organes plombés et contrôlés, participent au Critérium international des voitures de série, la plus redoutable épreuve d’endurance, de régularité et de robustesse. Toutes les sept couvrent des distances bien supérieures à celles demandées et réalisent jusqu’à 78,558 km/h de moyenne, alors même que la barre avait été fixée à 45 km/h.

Dès 1931, sous le nom de LR4, des modifications la différencièrent de l’anglaise ; sa robustesse fut démontrée par plusieurs raids de longue distance. Ce modèle durera jusque dans les années 1950 en conservant toujours l’empattement court de 2,20 mètres.

À la fin de 1939, Lucien Rosengart décide de se retirer progressivement des affaires, se découvrant une passion tardive mais torride pour la peinture naïve, mais la société continuera sans lui. La dernière voiture à porter le nom de Rosengart fut la « Sagaie » de 1954 et l’entreprise ferma définitivement ses portes en 1955.

La Rosengart LR 2 pour enfant

Voiture pour enfant à pédales, réplique assez fidèle d’une Rosengart LR2 de 1928, caisse en tôle de couleur noir à filets rouge délimitant capot moteur, coffre et portières (non ouvrants), intérieur rouge sans sellerie, trompe avertisseur, calandre avec insigne Rosengart, roues à 16 rayons et suspensions à ressorts à l’avant. La voiture est équipée également d’un frein à main visible à côté du klaxon.

Lucien Rosengart, un inventeur, à la façon du Professeur Tournesol

Du boulon inoxydable, àla ceinture de sécurité ou le procédé empêchant les fraises de pourrir dans les champs… tel est cet inventeur astucieux en de multiples domaines. Il est aussi considéré comme l’inventeur du célèbre baby-foot. Il crée aussi le premier moteur hors-bord et lance une fabrication de canots à moteur à Levallois : Peugeot Maritime. Il fonde le salon nautique en 1926.

En 1914, il met au point une fusée lance-obus qui, commandée par l’État, lui permet de construire d’importantes usines à Paris et Saint-Brieuc. Il s’associe avec Citroën et ses usines sortiront jusqu’à 100 000 fusées par jour.

Il invente aussi :

  • La lampe de poche sans pile
  • Le Catadioptre
  • La scie à moteur
  • Le chargeur de batterie
  • L’éclairage des vélos

Il s’éteindra en 1976, à Nice, à l’âge respectable de 96 ans.

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