Cette publication concernant le Ramona est une façon pour TINTINOMANIA de rendre hommage à ce grand Monsieur que fut Yves Horeau.
Publication réalisée à partir de l’article « TINTIN NOUS MÈNE EN BATEAU » de Yves Horeau et Jacques Hiron, paru dans le numéro 15 de la Revue des ADMH (Amis du Musée Hergé).
Le Ramona joue un rôle majeur dans Coke en stock. Commandé par Allan Thompson, l’ancien second du capitaine Haddock sur le Karaboudjan, ce cargo s’avérera faire partie de la flotte du marquis di Gorgonzola (alias Roberto Rastapopoulos) : il sera en effet utilisé pour un sordide et moderne trafic d’esclaves.
Hergé avait ressenti la nécessité d’un repérage complet destiné à reproduire fidèlement les décors du cargo qu’il allait mettre en scène dans le futur album Coke en stock, il n’avait pas pour autant déterminé a priori quel navire en serait le modèle. Il avait par contre la volonté de ne pas dessiner des décors approximatifs et décida à cet effet d’embarquer sur un véritable cargo pour se documenter. Ce voyage d’étude se fit, en compagnie de Bob De Moor, son principal collaborateur, sur un cargo mixte : le Reine Astrid.
La mission fut menée à bien d’Anvers à Göteborg en Suède, du 17 au 21 août 1956. Les deux dessinateurs ramenèrent suffisamment de croquis et de photos pour dessiner très réalistement les futurs décors des séquences prévues pour se dérouler à bord du Ramona.

Dans un premier temps, il avait semblé logique à Hergé de prendre le cargo Reine Astrid pour modèle du futur Ramona. Un dessin de Bob De Moor, daté de 1956, qui confirme cette hypothèse a été conservé. Il a été réalisé dans ce but à partir d’une photo ancienne de ce navire. On le reconnaît parfaitement, bien qu’il ait été rebaptisé MS Aristidos, un nom à consonance grecque qui aurait été bien en rapport avec celui de son véritable propriétaire, Roberto Rastapopoulos.
Finalement, on ne sait pourquoi, il fut décidé, pour dessiner le cargo Ramona, de reprendre comme modèle le cargo Égypte qui avait déjà servi pour le Pachacamac dans Le Temple du Soleil, tout en y insérant les croquis pris à bord du Reine Astrid. L’absence de confusion possible entre les deux navires est largement facilitée par l’existence d’une seule et unique case du Pachacamac vu de jour, toutes les autres se situant dans une ambiance nocturne.

Plusieurs différences évitent toutefois au Ramona d’être trop ressemblant. Sa coque est restée noire mais ses marques de cheminée ont été modifiées : d’un jaune uni celle-ci est devenue noire avec un bandeau jaune. Hergé l’ignorait probablement, mais à cette époque, trois compagnies maritimes bien réelles (l’indienne Scindia S.N. Co Ltd, l’américaine Richfield Oil Corporation et la britannique Burnett Steamship Co Ltd) arboraient exactement ces mêmes marques. La mâture générale des deux cargos est identique mais une différence notable provient des mâts de charge du Ramona. Ils sont bien présents mais on ne les voit que très rarement car ils sont positionnés à plat quand le navire navigue, posés horizontalement au-dessus des panneaux de cale. Ils apparaissaient par contre toujours en position relevée sur le Pachacamac.
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