Dans la scène finale de l’album, quand les Dupontd, tombent dans l’eau, Hergé a représenté un hydravion de Type Lioré et Olivier H-24 (en abrégé : LeO H-24).

Cet hydravion de transport est l’aboutissement d’une brillante série d’études entreprises chez Lioré et Olivier à Levallois puis à Argenteuil entre 1928 et 1930 pour la construction d’un hydravion de transport moderne.

Ces études débouchent sur appareil monoplan ultramoderne, à cabine fermée logeant dix passagers, destiné à remplacer les petits H-19 sur les lignes aériennes de la Méditerranée de la compagnie Air-Union.

De 1929 à 1936, le projet H-24 est remanié plusieurs fois et donne naissance à une série de huit variantes d’hydravions remarquables, construits au total à vingt et un exemplaires, tous fabriqués à Argenteuil.

Le premier exemplaire a vu le jour en 1933.

Hydravion à coque de grande dimension malgré sa finesse, construit entièrement en bois, le H 240 possède une aile de vingt-huit mètres d’envergure et d’un mètre d’épaisseur à l’emplanture renfermant plusieurs réservoirs d’une capacité totale de 1 500 litres d’essence.

Vitesse maximale : 250  km/h. Plafond : 3500 m. Autonomie : 975 km.

LES MODIFICATIONS APPORTÉES PAR HERGÉ

• – Pour les besoins de la cause, Hergé n’a pas hésité à modifier la réalité. C’est ainsi qu’il n’y a jamais eu de porte latérale, pour des raisons évidentes d’étanchéité. On n’accédait pas par une porte latérale dans l’hydravion, mais par le haut du cockpit.

Hergé a « inventé » cet accès uniquement pour les besoins de son gag. En lieu et place de la porte, si vous regardez bien l’emplacement par rapport à l’aile, sur la photo ci-dessous d’un véritable LeO H-24 il n’y avait que des hublots :

• – En ce qui concerne l’amerrissage de l’hydravion Il semblerait que Hergé ait à nouveau pris des libertés en ce qui concerne l’endroit. En effet, au tout début de l’exploitation, Il y a eu au quelques départs de LeO H-24 au départ du port de Marseille.

Mais rapidement, les vols se sont faits, comme de nos jours, depuis les pistes, ou des quais sur la rive Est de l’Étang de Berre. Il semblerait donc que les Dupondt soient tombés dans l’Étang de Berre et non dans la Méditerranée dans le port de Marseille.

En ce qui concerne ce dernier gag, Hergé s’est inspiré d’une histoire vraie qu’il avait consignée dans ses notes sous l’intitulé « Histoire Grecque » : « Général inspecte flotte aérienne, il pilote hydravion. Distrait, veut atterrir sur le terrain d’aviation, Le commandant lui fait observer son erreur. Amerrît. Félicite le commandant et le remercie pour le tact avec lequel il lui a fait observer sa distraction. Ouvre la porte…et tombe à la mer ! ».

Anecdote véridique ou simple blague qu’on aurait rapportée à Hergé ?

Ci-dessous une vidéo qui vous montre les hydravions civils sur l’Étang de Berre dans les années 30