Un dessin original d’Hergé et plus de 200 autres œuvres de maîtres de la BD comme Franquin ou Uderzo proposés aux enchères le 11 octobre à Paris. Au total, 226 dessins ou planches originales seront mis à l’encan à la Maison de l’Amérique latine à Paris par la maison Daniel Maghen. Jusqu’à la vente du 11 octobre, prévue à partir de 18H00, les 226 lots sont présentés au public à la galerie Daniel Maghen à Paris.
Un des clous de la vente devrait être un dessin à l’encre de Chine réalisé en 1938 par Hergé pour une couverture du Petit Vingtième, le supplément hebdomadaire du journal belge Le Vingtième siècle dans lequel étaient publiées les premières aventures de Tintin.
Le dessin qui représente le jeune reporter en costume traditionnel écossais face au gorille de « L’île noire » est estimé entre 270.000 et 300.000 euros. Le dessin, carré, sur une feuille de 28 x 40 cm a été réalisé à l’encre de Chine avec retouches à la gouache blanche. En bas du dessin, Hergé a signé une dédicace à un ami.
Hergé ne pouvait non plus imaginer que le moindre de ses dessins deviendrait précieux après sa disparition. Ce dessin carré, intitulé comme il se doit Le Monstre de l’Île Noire, est réalisé à l’encre de Chine avec retouches à la gouache blanche. Il laisse apparaître quelques traces de crayon bleu (une couleur qui n’apparaissait pas lors de la reproduction) destinées à indiquer aux photograveurs les emplacements susceptibles de recevoir les couleurs de soutien, en l’occurrence dans le cas présent le rouge et le vert (avec leurs combinaisons). La dédicace qui accompagne cette composition tout en suspense atteste que son destinataire était un proche d’Hergé.
Tintin et Milou après leur marche à travers les Highlands sont arrivés à Kiltoch, où un vieux pêcheur a tenté de les décourager de se rendre sur l’Île Noire : une bête, que les villageois tiennent pour responsable d’une série de disparitions inquiétantes, y hante les ruines du château de Ben More.
Le 10 février 1938, c’est bien un monstre qui apparaît aux yeux des lecteurs en couverture du Petit Vingtième : un énorme gorille. Aussi mythique que pouvait l’être le Monstre du Loch Ness et à peine moins effrayant que le terrible King-Kong (dont il faut rappeler qu’ils ne sont célèbres que depuis 1933), la « Bête » imaginée par Hergé ne révélera que progressivement ses failles : la peur que lui inspirent les aboiements de chiens et son attachement sentimental à ceux qui soignent ses blessures. Hergé ne fait qu’anticiper sur la séquence qu’il développe aux pages centrales du journal : celle qui montre Tintin et Milou pris au piège, paniqués, cherchant leur salut dans la fuite.
La plupart des illustrations de couverture du Petit Vingtième ont été conservées par Hergé et font aujourd’hui partie du patrimoine (dûment inventorié) des Studios ou du Musée Hergé. Parmi les documents qui manquent à l’appel, certains ont été perdus et d’autres furent offerts au fil des années par le dessinateur à des amis, des confrères ou des admirateurs. Il faut dire que le changement de format et de présentation de ses albums opéré au début des années 1940 rendait ces compositions obsolètes.
On trouve également au catalogue un crayonné préparatoire pour trois planches de « Vol 714 pour Sydney ». Ce crayonné (36,2 x 50,9 cm) offert par Hergé au peintre espagnol Manuel H. Mompo en 1969 est estimé entre 90.000 et 100.000 euros.
Toujours au catalogue : un gouache sur papier (non signée) de Hergé représentant la couverture de « L’Étoile mystérieuse » est estimée entre 70.000 et 80.000 euros
Tandis qu’une planche originale de Quick et Flupke, les deux garnements bruxellois imaginés par Hergé, est estimée entre 35.000 et 40.000 euros.
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