Ce n’est pas le Professeur Tournesol qui dira le contraire. Le principe d’inertie est une loi que connaissent bien les physiciens. Pourtant, à la page 15 de l’album du Temple du Soleil, une case montre Tintin, avec Milou dans ses bras qui s’apprête à sauter du train arrivant sur le viaduc.

Comme en attestent les « lignes de vitesse » aux cases 8 et 9, on peut supposer que le véhicule est lancé tel un TGV. Le wagon terminera d’ailleurs sa carrière dès la page suivante.

On peut apercevoir au moins 3 piliers métalliques soutenant ce pont, Tintin saute sans doute entre le 1er et le 2éme puisque, durant toute sa chute, il n’a aucune structure d’acier dans le dos. On peut aussi supposer que la rivière n’est pas très large puisque lors du plongeon les dits fondements sont ancrés, via des supports en brique, directement sur les rives gauche et droite (abruptes) du ravin.

LE PRINCIPE D’INERTIE

Or on voit que, lorsque Tintin saute, il tombe à la verticale du point où il a lâché le wagon, C’est tout à fait impossible car, selon le célèbre principe d’inertie : Tintin, lors de sa chute reste soumis à la vitesse acquise lors de la cavalcade infernale de son moyen de transport.

En plus de tomber, il serait logique de le voir aussi conserver un mouvement rapide vers la droite de la case… Auquel cas il serait écrasé sur les rochers surplombant la berge plutôt que de plonger au milieu du cours d’eau.

Il est évident que Hergé a souhaité, par cette petite incartade aux lois traditionnelles de la physique, conserver la vie à notre héros. Peut-être même peut-on penser que Tintin, dans la panique du moment est parvenu à imprimer à son corps une violente (et surhumaine) impulsion vers la gauche pour contrecarrer ce mouvement l’entraînant vers une mort certaine.

Publication réalisée à partir d’un article paru dans la revue des « Amis de Hergé » de Monsieur Pascal BROOTCORNE, tintinophile et professeur de mathématiques et de physique.