Hergé, pour évoquer le Sahara marocain, s’est notamment inspiré du célèbre roman de Joseph Peyré : “L’Escadron blanc”, paru en 1931. L’Escadron blanc fait revivre l’aventure exemplaire d’un bataillon de légionnaires à la poursuite d’un rezzou, en plein cœur du Sahara.
Sans avoir jamais connu le désert, Joseph Peyré a su l’évoquer dans un style visionnaire, d’où les lieux communs sont absents. Ses romans, à l’époque, ont connu un grand succès, ouvrant à leurs lecteurs des horizons tout nouveaux. On découvre dans ce roman épique, où la cruauté du désert évince les charmes de l’exotisme, l’illustration parfaite des drames coloniaux, tels qu’ils furent en vogue dans les années trente. Joseph Peyré, maître incontesté du genre, a su réunir magnifiquement le réalisme tragique et l’idéalisme héroïque.
Dans le Crabe aux Pinces d’Or, on retrouve ainsi les crânes rasés des légionnaires, le message radio, les mâts de la “sans-fil” (la radio de l’époque), la selle et son pommeau en croix caractéristiques et même le nom du poste avancé (Afghar, au lieu de Adghar dans le roman). Pour le lieutenant Delcourt (qui accueille le jeune « roumi » Tintin), nul doute que Hergé s’est inspiré du lieutenant Marçay qui, à la tête d’un bataillon de légionnaires s’engage à la poursuite d’un rezzou, en plein cœur du Sahara. Avant de cerner les pillards, les glorieux légionnaires subiront l’épuisement, les fièvres, le martyre de la soif, les tempêtes de sable…jusqu’au baroud.
Héroïsme, exotisme et pittoresque dans le Sahara des méharistes et des goumiers.
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