Le 3 septembre 1944 Bruxelles est libérée par les alliés, et le Haut Commandement Interallié interdit l’exercice de la profession à tous les journalistes ayant collaboré à la rédaction d’un journal pendant l’occupation. Ce qui est le cas de Hergé…
Il fut en effet inquiété après la libération pour avoir collaboré durant la guerre au journal Le Soir alors contrôlé par les allemands. Se retrouvant ainsi un temps persona non grata dans le milieu de l’édition, il s’associa en octobre 1944 à son ami Edgar P. Jacobs pour proposer ensemble des récits de bande dessinée réaliste. Trois planches pilotes furent ainsi réalisées, débuts imaginaires d’un western, d’une aventure dans le Grand Nord et d’un policier se déroulant à Shanghaï.
Hergé et Edgar P. Jacobs décident en octobre 1944, d’élaborer, sous le pseudonyme commun d’OLAV, 3 synopsis et dessinent la première page de chacun.
Les planches ci-dessous sont d’autant plus curieuses que l’on y décèle effectivement les styles mêlés d’Hergé (attitudes « tintinesques » de certains personnages) et de Jacobs (réalisme des détails).
Ces tentatives n’aboutiront pas, car l’agent commercial de Hergé, Bernard Thièry,chargé d’en faire la promotion et de prospecter les organes de Presse pour les vendre ne parviendra pas à les « placer ». Il se montra même particulièrement indélicat au point d’emporter l’une des planches, précisément celle du western. Mais le synopsis de celui-ci fut plus tard donné par Hergé à Paul Cuvelier, alors dessinateur débutant. Cette première aventure de Tom Colby demeura cependant sans suite, Cuvelier ayant préféré se consacrer aux Extraordinaires Aventures de Corentin publiées dans le journal Tintin.
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