Comme tout homme bien élevé (et il l’était particulièrement), Hergé a toujours souhaité un Joyeux Noël et une Bonne Année durant toute sa vie. Mais tout le monde n’a pas eu son génie pour le faire !

Au début, dans les années 30, Hergé envoyait ses vœux tout simplement sur son papier à en-tête “Atelier Hergé, publicité” et aussi sur de simples cartes de visites. Ce n’est qu’à partir de la création du Studio Hergé qu’il commença à produire ses superbes cartes en couleurs. Ce sont celles-là qui nous révèlent une nouvelle dimension de son immense talent de graphiste.

Lorsqu’on a sous les yeux l’ensemble de cette production (un vrai trésor), on se rend bien compte que ce fut chaque année un renouvellement permanent, que chaque fois l’imagination était bien présente au rendez-vous, aussi bien sur le plan du graphisme, que sur celui de la conception, du découpage, de la forme, du choix des matières, etc…

La plupart de ces cartes sont du plus haut intérêt et nombreuses sont celles qui se signalent par leur extraordinaire créativité. Au cours de plus de 30 ans de production, les techniques les plus diverses furent employées : imitation de vitrail, trompe l’œil, fausse fresque égyptienne, mosaïque byzantine apocryphe, enluminure moyenâgeuse, ombres chinoises, réalisation en 3 dimensions, cartes animées, etc… Certaines sont d’une simplicité remarquable, d’autres pleines de trouvailles graphiques, bref, un vrai petit musée bien vivant.

Il manque actuellement sur le marché un ouvrage qui présente toutes les cartes de vœux de Hergé. Ce serait un vrai régal.

Les cartes de vœux de Hergé, signées de sa main, sont devenues de véritables « perles de collections » si on en juge par les prix particulièrement élevés qu’elles atteignent sur Ebay.

Certaines d’entre-elle sont en effet devenues pratiquement introuvables. Particulièrement les premières comme celle de 1953 représentant Tintin et Milou à cheval sur la fusée lunaire. On prétend même qu’elle fut tirée à très peu d’exemplaires et coloriée à la main, u bien celle de 1956, montrant Tintin tenant à la main une véritable (et odorante) branche de sapin.

Il faut savoir aussi que les cartes étaient signées par Hergé de sa main et que parfois, il ajoutait pour certains destinataires privilégiés une autre signature :  » Hergée » (celle de son épouse Germaine).