OREILLE CASSÉE : QUAND HERGÉ SE PLIAIT AUX SOUHAITS DES ECCLÉSIASTIQUES !

Le jeudi 18 février 1937, la couverture du Petit Vingtième représente la scène, pleine de mouvement, où l’on voit Tintin, qui, cherchant à récupérer le fétiche Arumbaya, tombe dans la mer, en compagnie des 2 compères Ramon et Alonzo.

La double page consacrée à l’aventure de l’Oreille Cassée montre la séquence où Tintin tombé du S.S. Washington, échappe à la noyade. Ce qui n’est pas le cas de Ramon Bada (le lanceur de poignards qui rate toujours sa cible) et Alonzo Perez (l’ingénieur de la Villa Beausoleil) qui ont succombé à l’eau glaciale et qui sont emmenés vers les feux de l’enfer par des diablotins noirs et fourchus…

Avec cette fin de l’aventure (on pourrait même parler de “chute” puisque le diamant caché dans le fétiche tombe au fond des mers), Hergé a-t-il voulu nous indiquer que les biens de ce monde sont futiles ?…

Toujours est-il que cette séquence des diablotins ne fut guère appréciée par les bons Pères qui, en France, présidaient aux destinées de l’illustré Cœurs Vaillants.

Ainsi, lorsque l’histoire parut dans Cœurs Vaillants, l’année suivante en 1938, dans le numéro du 13 mars de Cœurs Vaillants. Les bons Pères ont carrément demandé à Hergé de remplacer la case des diablotins par une autre, bien spécifique dans laquelle, les diablotins disparaîtraient au profit d’un Tintin disant “Dieu ait leur âme…”. C’était semble-t-il plus charitable.

Hergé s’exécuta.

Version initiale (Petit Vingtième 1937)
Version demandée par Cœurs Vaillants (1938)

 

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