QUAND HERGÉ S’INSPIRAIT DE GUSTAVE DORÉ

Hergé était influencé par les illustrateurs du XIXème siècle. Parmi ces grands maîtres du noir et blanc figurait Gustave Doré. Les planches de Tintin chez les Soviets révèlent d’ailleurs le travail du noir et blanc de Hergé, proche du doigté de Gustave Doré.

Mais d’après notre ami Philippe Regottaz (qui en a d’ailleurs fait une publication dans la revue des Amis de Hergé), Hergé se serait également inspiré d’un autre gag de Gustave Doré.

En 1851, Gustave Doré publie à Paris, chez Aubert & Cie, un album intitulé « Désagréments d’un voyage d’agrément » qui raconte en 24 planches et 174 vignettes les mésaventures de Monsieur Plumet et de son épouse Vespasie dans les Alpes.

Doré s’y livre à la satire du tourisme à la mode au milieu du dix-neuvième siècle. Au deuxième tiers du récit, il représente des ascensionnistes – parmi lesquels figure le sieur Plumet – qui, en redescendant du mont Blanc, se laissent glisser sur la pente neigeuse.

Leur transformation en boules de neige n’est pas sans nous rappeler la séquence de la page 33 de l’album Le Temple du Soleil au cours de laquelle Haddock et quelques Incas de carnaval subissent le même effet. Pure coïncidence ?

Gustave Doré, un pionnier de la bande dessinée

Chacun connaît Gustave Doré l’artiste romantique, l’illustrateur, le peintre Né à Strasbourg le 6 janvier 1832, mort le 23 janvier 1883 à Paris… mais Doré auteur de bandes dessinées ? En dehors du cercle assez fermé des spécialistes de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le Neuvième Art, le fait demeure méconnu, occulté. 

Gustave Doré, Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la sainte Russie

Il ne s’est pourtant pas agi d’une incursion occasionnelle, d’un divertissement en marge de l’œuvre proprement dite. Non, les quatre albums publiés par Doré, à savoir « Les Travaux d’Hercule » (1847), « Trois artistes incompris et mécontents » (1851), Les Désagréments d’un voyage d’agrément » (1851) et « L’Histoire de la Sainte Russie » (1854), sans compter quelques histoires courtes données à la presse, représentent un véritable cycle, un corpus, une œuvre en soi.

Certes, ils ont été composés et publiés dans les premières années de la carrière de l’artiste strasbourgeois, de sorte qu’il est aisé de les tenir pour de simples « péchés de jeunesse ». Un tel jugement serait bien imprudent, et insuffisamment informé.

 

 

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