HERGÉ C’EST AUSSI : MONSIEUR BELLUM (1939)

Monsieur Bellum est certainement le héros d’Hergé qui connut la carrière la plus courte. Il ne vécut en effet que le temps de quatre gags, qui parurent dans L’Ouest, hebdomadaire neutraliste bruxellois, crée par Raymond de Becker, du 7 au 28 décembre 1939. Ironie du sort, cette bande pacifiste fut interrompue par la mobilisation d’Hergé !

Le Monsieur Bellum de Hergé (À ce propos le nom est éloquent, Hergé fait un jeu de mots avec Monsieur Bellum puisqu’en latin ce mot « bellum » signifie « guerre »… On le retrouve d’ailleurs dans la locution latine « Si vis pacem, para bellum » = Si tu veux la paix, prépare la guerre) représente les « va t’en guerre », dont les rodomontades exaspèrent le très neutraliste et très pacifiste Hergé, fidèle en cela à la position du roi Léopold.

En effet, au milieu d’une Europe qui fourbit ses armes, la Belgique est un des pays (avec les Pays-Bas le Luxembourg, le Portugal, etc…) à se voir garanti un statut de neutralité. Ni pour l’un, ni pour les autres : telle est la devise d’un pays neutre. Dès le mois de septembre 1939, le gouvernement belge donne des instructions tacites à la presse pour que cette dernière conserve un équilibre dans les louanges et les critiques vis-à-vis de l’Allemagne ou des pays alliés. Mais 

Raymond de Becker

Raymond De Becker, issu de l’action catholique, belgiciste et neutraliste avant 1940, créa l’Ouest fin 1939, organe bénéficiant d’une discrète aide financière allemande, ultra-neutraliste, auquel collaborait le journaliste (maurrassien) Robert Poulet.

Les principaux rédacteurs appartenaient à la mouvance neutraliste, prônée depuis plusieurs années par Léopold III, mais étaient plus hostiles à un rapprochement avec les alliés franco-anglais qu’avec l’Allemagne. On sait que lorsque l’armée allemande quelques mois plus tard occupera la Belgique, c’est ce même De Becker qui prendra la tête du quotidien Le soir (le fameux « Soir Volé »).

Les quatre planches de Hergé fustigent les Belges bellicistes et francophiles, qui lisent les bobards de « Paris-Soir ».

Signalons que Hergé accepta de dessiner le titre du journal et les titres de 4 rubriques




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3 commentaires


  1. Bellum ne veut absolument pas dire guerre en latin !
    Source : Gaffiot
    A.M

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    1. 🤣😂Nous sommes tombés sur un latiniste semble-t-il, mais Ambre Majourel, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est loin d’être un latiniste…distingué !
      D’abord par le ton comminatoire de son commentaire, point d’exclamation à l’appui…
      Ensuite, parce qu’il raconte n’importe quoi. il cite comme source le Gaffiot (pour ceux qui l’ignorent , Le Gaffiot est un célèbre Dictionnaire latin-français, d’après le nom de son auteur Félix Gaffiot (1870-1937), considéré comme « la » référence par les latinistes francophones. Il a été publié en 1934).
      Enfin, je suis donc allé recherché mon vieux Gaffiot qui m’a accompagné pendant toutes mes longues études et j’ai pris la peine de recopier la définition ci-dessous :
      Bellum, if n., (duettum), 1 guerre [au pr. et au fig.] : vel belli vel domi Cic. Off, 2> 85, soit en temps de guerre, soit en temps de paix ; Veienti bello Cic, Div. 1. Ï00% pendant la guerre contre Véies; bellis Punicis Cic. Verr. 5, 124, pendant les guerres pudiques; in civüi bello Cic, Pkil. 2, 47, pendant la guerre civile ; beüum navale Cic. Pomp. 28 ou maritimum Sall. C. 39, 2, la guerre des pirates ; bellum adver- ?us Philippum Liv. 32, 2, 3, la guerre contre Philippe ; cum im- oro&is suscipere beüum Cic. Suü. 28, entreprendre la guerre contre les méchants || v. parafe, gerere, indicere, ducere, trahere, etc. 1T 2 :ombat, bataille : Sall. C. 9, * ; Liv. 3,10, 7 fl 3 [au pL, fig.] innées : Ov. M. 12, 24; Plin. Pan. 12, 3 II la Guerre, divinité s Beüi portæ ViRG. En. 1, 294, les aortes du temple de Janus.
      Comme on le constate, le premier item qui apparaît en face du mot Bellum est Guerre
      Alors que dit notre expert pris en flagrant délit ? Et pendant que nous y sommes peut-il nous dire d’où il sort cette ineptie ? Et pour terminer, comment traduit-il la phrase :
      Si vis pacem, para bellum ?
      Aura-t-il le courage de répondre ?

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      1. Ben oui, il m’a toujours semblé que « bellum » signifiait « guerre », je ne comprends pas bien son commentaire. Je viens de revérifier dans le Gaffiot et ça veut bien dire « guerre ». C’est peut être juste du « trolling » ?

        Répondre

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