TINTIN : LES STÉRÉOCARTES ROMO (1958 – 1959)

…Ou Tintin en 3D avant la lettre ! En 1957, la société RoMo prit contact avec Casterman. Les deux entreprises arrivèrent rapidement à un accord: RoMo réaliserait et distribuerait des stéréo cartes avec une courte aventure de Tintin en 2 fois 12 illustrations.

Pour commencer, le fabricant français réaliserait une série d’épisodes inspirés de Tintin au Congo. Tous les projets devraient, bien sûr, recevoir l’accord de Hergé et le choix des épisodes serait confié aux Studios Hergé. Début mai 1957, RoMo réceptionna à Paris quatre pages avec les propositions pour 25 stéréocartes, développées par les collaborateurs de Hergé.

  1. Les sept premières avaient pour titres:
  2. Tintin, Milou et le crocodile, (Congo)
  3. Tintin, Milou et le serpent (Congo),
  4. Tintin au poteau de torture (Amérique)
  5. Tintin et la locomotive (Amérique)
  6. Tintin et les policiers (Cigares)
  7. Tintin et les Bédouins (Cigares)
  8. Et Tintin et le fakir (Lotus Bleu).

 

L’opération s’arrêta là. Les autres séries ne furent jamais réalisées, bien que les Studios Hergé aient imaginé quelques titres qui font rêver :

  • Tintin, Milou et le gorille (Ile Noire),
  • Le capitaine Haddock et la bouteille (Crabe),
  • Les belles inventions du professeur Tournesol (Trésor),
  • Milou et le plateau de Nestor (7 Boules),
  • Jusqu’à l’épisode Haddock et le sparadrap (Affaire Tournesol).

Que s’était-il passé ? D’emblée, les choses avaient mal démarré. Le studio graphique de RoMo rencontra plusieurs problèmes avec les scènes proposées, et Hergé lui-même ne se montra pas particulièrement convaincu par les exemples envoyés.

En effet, les dessins que l’on voit à travers l’appareil RoMo ne sont pas de la main de Georges Remi. Les scènes des albums ont certes servi de source d’inspiration, mais elles ont été entièrement redessinées, entre autres pour accentuer les contrastes, de manière à améliorer l’effet 3D.

Tout n’a pas toujours été du goût des Studios Hergé. Surtout pas certaines ombres qui ont suscité la méfiance du maître de la Ligne Claire…

Pour les fêtes de fin d’année en 1957, seules trois cartes étaient achevées, et il fallut attendre l’automne 1958 pour voir les quatre suivantes. Les ventes stagnaient, bien que les stéréocartes aient finalement été réalisées de façon fort convaincante et amusante.

 

La production de 1959 – quatre nouvelles cartes seulement – fut arrêtée et reportée à fin 1960.  Mais elle ne vit jamais le jour. La collaboration entre RoMo et Casterman s’effilocha pour se terminer en rase campagne.

On estime à peu près 10.000 exemplaires la vente des sept cartes.

LA STÉRÉOSCOPIE.

La stéréoscopie consiste à observer à l’aide d’une visionneuse une scène en trois dimensions, chaque œil regardant une image différente. Ce procédé permet de donner un relief à deux images qui se fondent en une seule. Dans les années cinquante, la firme française RoMo a produit des stéréoscopes qui ressemblaient fortement aux appareils 3D plus connus de la marque View-Master. Ces visionneuses américaines aux disques circulaires existaient déjà depuis 1939, mais RoMo a été le premier fabricant à avoir produit des cartes diapos (rectangulaires) avec Tintin dans le rôle principal.

Mais RoMo a très vite été concurrencé dans les années 60 par la firme américaine View-Master qui a produit de nombreuses aventures de Tintin en Stéréoscopie.

Annonce publicitaire pleine page, dans le journal Tintin, avril 1961

 

 

Partagez si ça vous a intéressé
  • 163
  •  
  •  
  •  
  •  
    163
    Partages
  • 163
    Partages

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.