Texte de Pierre Philipon :

Une guerre sino-japonaise est presque provoquée par le redoutable trafiquant japonais : Mitsuhirato. Le bandit fait sauter la voie ferrée (au km 123) sur la ligne de Cheng Fou, en accusant des bandits chinois (page 21). On le sait, cette scène est directement inspirée de l’actualité de l’époque, à savoir le coup monté de Moukden qui avait déclenché la guerre sino-japonaise en 1931.

Le Japon riposte en envoyant un train blindé hérissé de canons, qui nous fait penser au Panzerzug 32 utilisé dans « La bataille du rail », le film de René Clément de 1946.

Ci-dessus, le train dessiné par Hergé, ci-dessous le train blindé de la Bataille du rail.

Ce train précède un convoi de plusieurs rames appelé « Apfelkem » ce qui signifie : Pépin de pomme ! Ci-dessous, véhicule blindé japonais.

Page 42, une inondation a détruit la voie le long du Yang Tsé-Kiang.

Une petite locomotive d’inspiration chinoise remorque le train emmenant Tintin vers Hou Kou. Pour mémoire, c’est ici que Tintin sauvera Tchang de la noyade, début d’une amitié indéfectible.

 

Ci-dessous, reproduction de la planche 84 de la version parue dans « Le Petit Vingtième ».

Nous retrouvons le train (pages 49 et 50 de l’album couleurs) qui se dirige vers Shanghai. Au loin, une locomotive à vapeur, indéfinissable, arrive en tête du convoi.

Les Dupondt sont dans ce train et la poursuite de Tintin et de Tchang occasionne une belle série de chutes spectaculaires des policiers.

Là encore difficile de savoir quels matériels voyageurs ont inspiré Hergé, mes recherches restent incertaines quant à ces voitures qui ressembleraient aux séries « K » de la SNCB (sauf quelles sont munies de portes doubles aux extrémités) !

Tintin et Tchang se trouvent dans une gare aux marchandises, sans doute celle de Shanghai (page 51, ci-dessous), mais est-ce bien du matériel chinois ?

À noter la différence du texte dans les phylactères entre la version du « Petit Vingtième » numéro 30 du 25 juillet 1935 et de la parution en album couleurs…

Si vous regardez bien en détail le wagon couvert figurant sur la 4^ème vignette et le comparez avec celui qui sera décrit dans « les 7 boules de cristal », vous pourrez constater que Hergé travaillait sur la base de certains croquis qu’il resservait à la demande dans n’importe quel lieu !