VIDÉO : UNE VISITE DE LA MAISON DE HERGÉ

 PÉNÉTREZ DANS LA MAISON DE HERGÉ…

En 1949, un certain Monsieur Georges Remi, plus connu sous le pseudonyme de Hergé, achète unevieille ferme de type espagnol. Elle se situe à une demi-heure du centre de Bruxelles, à Céroux-Mousty, dans la région du Brabant wallon. Hergé et son épouse Germaine se lancent dans une profonde rénovation. Hergé baptise sa nouvelle demeure du nom de La Ferrière. Pendant presque 10 ans, il n’aura de cesse de l’agrandir, de la réaménager et de l’embellir. C’est dans ce refuge champêtre, avec son jardin de près de 5 hectares, qu’il se réfugiera loin du tumulte bruxellois.

Il acquit donc, par vente publique, en 1949, une longue fermette à murs blancs, de type espagnol, un bâtiment à angle droit, qui fut, lors de sa construction en 1850, une auberge. Il y a un étage, avec de minuscules fenêtres. Un jardin sur le devant, protégé par des barrières de bois. Avant d’y vivre, Hergé va y entreprendre de gros travaux d’aménagement et d’embellissement. Il ne s’y fera domicilier que le 1er décembre 1953.

État d’origine quand Hergé a acheté la maison !!!

ACHETÉE POUR 350.000 F

Achetée en 1949 pour 350.000 F, la maison de Hergé était alors une ancienne auberge de campagne. Hergé se lança rapidement dans des restaurations importantes et du se débattre avec les entrepreneurs (de là l’existence du personnage de Monsieur Boulu, le marbrier de l’escalier du château de Moulinsart qui, dans les Bijoux de la Castafiore, se fait attendre en permanence – une petite vengeance du père de Tintin, excédé par dix années de restauration laborieuse).

Hergé savait aussi mettre ses talents de dessinateurs à son propre service…

Une fois restaurée, la maison ne s’apparentait pas à un palace de milliardaire, mais fleurait bon la décoration à l’ancienne et le bon goût. Aujourd’hui encore, elle se présente comme une vaste demeure très typée des années cinquante avec un confort à l’anglaise, cossu mais sans plus. On peut encore y voir l’atelier du dessinateur, d’une rigueur parfaitement monacale. Hergé aimait s’y retirer pour avoir une paix royale. La preuve, c’est que le premier concierge qu’il engagea était un pur Flamand, n’entendant rien à la langue de Voltaire. Histoire de décourager les curieux et d’éviter les commérages intempestifs.

Hergéet son épouse Germaine en 1958

Hergé n’eut de cesse d’agrandir son pré carré. Il finit par y disposer de près de 10 hectares qu’il planta d’essences rares et prestigieuses. La maison et son parc (5,5 ha actuellement) devraient valoir aujourd’hui plusieurs dizaines de millions. Sans parler des dix millions de frais à y faire tant elle s’est dégradée, faute d’entretien, au cours de ces deux dernières années. Reste maintenant à espérer que la maison de l’auteur aux 200 millions d’albums traduits en 58 langues, aboutira dans les mains d’un amateur éclairé et qu’elle ne subira pas le sort de celle de son compère E.-P. Jacobs. Sise à un jet de pierre de là, au lieu-dit le bois des Pauvres, la demeure du père de Blake et Mortimer fut, après sa mort, purement et simplement rasée.

En août 1960, il quitte Germaine, lui laisse Céroux-Mousty et s’inscrit, en seconde résidence, au 124 avenue Defré à Uccle. Maison aujourd’hui disparue. En 1976, il déménagera au 44 avenue du Vert Chasseur, toujours à Uccle. Cette maison aussi a disparu et est remplacée par l’ambassade de Hongrie.

Le 5 avril 1977, il épouse Fanny. Le 20 avril 1979, ils s’installent à Dieweg 37, à Uccle. Une maison en retrait, dont on n’aperçoit, de la rue, qu’un perron blanc et de larges colonnes, au bout d’un sentier en sous-bois.

À partir 20 avril 1979, Georges et Fanny habitent cette belle maison, au Dieweg 37, à Uccle.

Une propriété qu’à son décès en 1983, il laissait en usufruit à sa première épouse, Germaine Kieckens, de laquelle il était séparé depuis 1960.

Après la mort de Germaine, la première épouse de Hergé, la maison de Céroux-Mousty fut mise en vente, rachetée par un notaire qui se désole aujourd’hui car la commune envisage la construction d’un lotissement dans la prairie d’en face.

INTERVIEW DE DOMINIQUE MARICQ A PROPOS DE CEROUX-MOUSTY

L’histoire d’amour entre Hergé et le Brabant wallon remonte loin dans le temps. Dès les années trente, Hergé est séduit par le charme et le calme d’une région qu’il découvre en rendant visite aux parents de son associé de l’éphémère Atelier Hergé, José De Launoit, à Sart-Moulin…bientôt recyclé en Moulinsart.

A quelle occasion Hergé découvre-t-il la maison de Céroux-Mousty ?

Durant la seconde guerre mondiale, le créateur de Tintin, comme tant d’autres citadins, se rendait dans les campagnes brabançonnes pour s’y procurer lait, beurre, œufs, viande hors de prix à Bruxelles. Il prenait, place Rouppe, à Bruxelles, le tram vicinal de la ligne W qui faisait jusqu’à la gare de Wavre (cœur du Brabant wallon) un périple à travers des paysages parfaitement bucoliques. Comme beaucoup d’artistes, Hergé cherchait un endroit tranquille pour créer. Et juste après-guerre, dans les années cinquante, Céroux-Mousty, c’était le calme absolu. C’est là qu’en 1949, il a racheté La Ferrière, une ancienne auberge de campagne dans laquelle il s’est installé en 1953.

Vous racontez que ce calme était parfois sérieusement troublé…

Ainsi, un petit conflit de voisinage entre le dessinateur épris de calme et… une troupe de Cadets de l’YMCA de Bousval, qui avaient construit leur local sur un terrain face à celui du dessinateur. Il l’a raconté dans un numéro de la revue Hergé éditée par les Studios Hergé : « Les cris, clameurs vives et autres formidables piailleries de gamins en pleine croissance, c’en est trop pour Hergé et son voisinage. Les mises en garde ne semblent d’aucun effet et les appels au calme répétés ne donnent pas plus de résultat. Quand ils apprennent que les cadets ont acheté un second terrain pour agrandir leur domaine, ils s’en remettent au tribunal. Étonnant : Hergé, ancien chef de patrouille scoute, routier, prodigieux illustrateur de la presse scoute belge, est contraint de s’opposer durement à la poursuite des activités d’un autre mouvement de jeunesse ! 

Mais tout se terminera par des chansons et… de dessins ?

L’affaire se résoudra, en effet, à l’amiable. Hergé rachète le terrain des cadets qui, avec l’argent, vont s’installer plus loin dans un bois où, trois ans plus tard, ils invitent l’artiste pour une après-midi décontractée. Les gosses et leurs moniteurs sont déguisés en personnages des aventures de Tintin. Il en reste quelques photos et un film sympa, que je possède, bien entendu.

Le Brabant wallon semble attirer les auteurs de BD, selon vous ?

C’est vrai que ce Brabant wallon si agréable à vivre est un peu le Triangle d’Or de la grande BD belge. Un voisin d’Hergé, à Céroux, était Jacques Martin (Alix, Lefranc, etc.). Il y vécut en partie jusqu’à sa récente disparition. Bien sûr, les décors ne sont plus tout à fait les mêmes que dans les années cinquante, mais certains lieux n’ont pas vraiment changé. A Royenne, sur Grez-Doiceau, on peut voir la fermette de Carlo Speder, fondateur du théâtre du Péruchet, qui inspira deux dessins au maître de la Ligne Claire. La Tour de Moriensart, à Céroux, est un autre de ces lieux. Le livre d’or des propriétaires contient encore une superbe illustration de la tour, signée Hergé. Un itinéraire touristique Hergé serait sans doute une bonne idée. Mais il y a gros à parier que les panneaux de signalisation en disparaîtraient aussi vite que la plaque de la rue Hergé, à Céroux, régulièrement la proie de tintinophiles indélicats !

Pour voir la vidéo consacrée à la maison de Hergé; cliquez sur l’image ci-dessous :

Cliquez sur l’image pour lancer la vidéo

Proposée par Patrick Poivre d’Arvor Avec la participation de France Télévisions -26 minutes – 2014 – Réalisation de Nathalie Plicot – Producteurs: A PRIME GROUP / MOULINSART

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4 commentaires


    1. Merci Frédéric. Beaucoup de constructions tout autour par rapport aux années 50 😊

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    2. Oui…
      Hergé, sans doute, ne s’y reconnaîtrait plus…

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  1. Merci beaucoup .
    J’y suis allé en 2013 avec des amis Belges. J’aurais bien voulu y entrer , hélas …..

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