IL Y A UN SOURCIER À MOULINSART

 

UN NOUVEL HOMMAGE DE NOTRE AMI STÉPHANE BEAUMORT

LE SCÉNARIO

Les stations météorologiques du monde entier s’affolent : un été sans précédent dans l’histoire est en train de s’abattre sur l’Europe, avec pour conséquences immédiates une forte sécheresse, des pénuries d’eau potable et un ralentissement de l’activité humaine. Le château de Moulinsart n’est pas épargné : dépendant d’un approvisionnement en eau par des canalisations, il se retrouve à son tour à sec. Les pelouses s’étiolent, les arbres se fendillent, et hommes et bêtes ont soif. Le professeur Tournesol, qui n’est déjà plus tout jeune, souffre particulièrement de cette chaleur infernale. Plusieurs incendies de forêts se sont déjà produits dans la région.

Pourtant, le capitaine Haddock se souvient d’une vieille histoire selon laquelle il y aurait eu, il y a longtemps, des sources d’eau juste au-dessous du périmètre où le château fut construit. On prétend même que la marquise de Moulinsart, petite fille de François de Hadoque, avait pour coutume de s’y baigner. Or il n’y a trace nulle part de ces sources miraculeuses, qui pourraient redonner vie au château et à ses alentours. Et pendant ce temps, les ventes d’eau minérale explosent. L’industriel Raymond Cortex, qui dirige la société des eaux du même nom, a doublé son chiffre d’affaires en quinze jours et tout le pays est devenu dépendant de son entreprise. Tintin n’a pas oublié qu’il a un certain don pour détecter les sources, et muni d’une baguette de coudrier, il se lance à la recherche des sources perdues.

Mais la tâche va s’avérer ardue : la température extérieure, à peine supportable en soirée, est assommante en journée et rend très difficile le moindre déplacement ; mais surtout, depuis que Tintin a expliqué à des journalistes qu’il allait se mettre à la recherche de la source perdue, de mystérieux incidents se produisent chaque fois qu’il semble avancer dans ses recherches. Quand le parc de Moulinsart échappe de peu à un incendie, alors même que Haddock affirme ne pas avoir jeté d’allumette dans le bois comme le prétend un témoin oculaire, il comprend qu’il y a quelque chose d’anormal dans tout cela, et que quelqu’un a sans doute intérêt à empêcher ses recherches d’aboutir. Mais qui, et pourquoi ?

En découvrant grâce à Milou, sous un rocher du parc, l’accès à une vieille galerie, Tintin va remonter la piste des sources disparues, lesquelles, loin d’être taries, ont été déviées via un réseau de canaux souterrains jusqu’à Livette, la ville ou comme par hasard le grand-père de Cortex avait « découvert » la source qui a fait la fortune familiale. Tintin va devoir mettre à jour la supercherie et prouver que les Cortex volent l’eau de Moulinsart. Une fois Cortex sous les verrous et son entreprise cédée de droit au capitaine Haddock, ce dernier, à qui l’on propose de reprendre l’exploitation, déclarera n’avoir « rien à faire de ce breuvage frelaté » et offrira même généreusement l’eau de sa source à tous les habitants de la région, ce jusqu’à la fin de la canicule.

ÉLABORATION DE L’IMAGE

Elle a été relativement simple : d’abord une couverture d’un vieil album de la période noir et blanc, avec son dos toilé, son fond de papier beige et son image couleur carrée collée au centre. J’ai remplacé l’image en question par une case représentant les abords de Moulinsart, case que j’ai mise en miroir par rapport à l’original pour pouvoir y intégrer Tintin, que j’ai repris de la couverture du Petit Vingtième N°11 du 14 mars 1940. Quelques complications techniques devaient être surmontées : d’abord cette illustration de couverture était en noir et blanc, il fallait donc la coloriser ; ensuite, les traits de l’image étaient peu épais, il a donc fallu les épaissir pour que Tintin et Milou s’intègrent correctement dans le décor ; enfin, il fallait retravailler les couleurs du fond pour donner cette impression de sécheresse.

Je suppose que les nombreux amateurs de BD franco-belge qui peuplent ce groupe, et ne se cantonnent pas au seul univers d’Hergé, auront compris l’hommage déguisé qui se trouve dans le titre de l’album… Les plus pointus d’entre vous se seront également fait la réflexion qu’à l’époque des albums noir et blanc, le château de Moulinsart n’existait pas encore, et vous avez raison ! Mais Hergé lui-même n’a pas hésiter à envoyer valdinguer la chronologie de ses albums…

LE COMMENTAIRE DE TINTINOMANIA

La séquence qui représente Tintin avec une baleine de parapluie présentée sur 2 pages dans le Petit Vingtième dont parle Stéphane a été totalement supprimée dans la version couleurs. Alors que Hergé l’avait conservé lors de la reprise de l’aventure en 1948 dans le journal TINTIN

Version Petit Vingtième 1940
Version Journal TINTIN, 1948
Version définitive, album couleurs
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