Notre ami Plinio Crivelli, nous a envoyé 3 belles dédicaces faites à son intention lors de sa visite par Musée de Carouge par Exem, dessinateur connu (entre autres) pour ses pastiches de Tintin (dont Le jumeau Maléfique). Les voici : 

EXEM : 40 ANS D’AFFICHES.

Exposition, jusqu’au 25 mars 2018, au Musée de Carouge : https://www.tdg.ch/culture/carouge-exem-affiche-quarante-ans-creation/story/24366786

Il faut dire qu’Exem signe avec une belle régularité des affiches qui marquent le paysage urbain. Cette fois pourtant, pas de prise de position en vue d’une votation, ou de dessin truffé de références pour une manifestation associative ou sportive. Si l’auteur de bande dessinée genevois se multiplie graphiquement sur les murs de la cité, c’est bien pour annoncer l’exposition que lui consacre le Musée de Carouge jusqu’au 25 mars. Une vaste rétrospective éclairant quarante ans de création.

Aux cimaises, une soixantaine d’affiches parmi les plus marquantes de sa carrière. Il a fallu opérer un choix drastique parmi plus de 600 pièces, toutes référencées dans les indispensables catalogues raisonnés (huit volumes) qui jalonnent le parcours de l’artiste. « Comme l’exposition s’adresse au grand public, les responsables du musée ont évité de sélectionner des images qui pourraient déstabiliser », relève Exem. Reste un panel des plus riches, regroupé en quatre grands thèmes: l’architecture, l’attachement aux fêtes, l’engagement politique et social, et finalement la propension aux clins d’œil et aux allusions, fondamentale dans le travail d’Exem. « Si l’on avait disposé d’une ou deux salles supplémentaires, on aurait pu distinguer l’aspect culturel du côté festif. L’accrochage reflète toutefois bien l’ensemble de ma carrière. »

Au moment de créer l’affiche de ce vaste tour d’horizon, Exem, comme souvent, a proposé deux variantes. La première s’inspirait d’une gravure de Goya intitulée « Le sommeil de la raison engendre des monstres ». Mais c’est la seconde, présentée ci-dessous, qui a été préférée. Plus festive, et sans doute plus accessible.

L’auteur se met en scène

À l’image de Wazem ou Aloys, Exem se met volontiers en scène dans ses affiches. Ces apparitions « à la Hitchcock » constituent pour lui « une manière de signer mon travail. En se dessinant, on assume encore plus le message. » Alors qu’il se représente généralement au deuxième voire au troisième plan, le bédéaste genevois apparaît ici au centre de l’image. Le titre de l’exposition le justifie.

EN SAVOIR PLUS SUR EXEM :

Né à Genève, en Suisse, le 18 décembre 1951, Emmanuel Excoffier se lance dans le graphisme en autodidacte, en 1982, et réalise sa première bandes dessinée, L’Oeil de Pallas, puis un pastiche de Tintin, Le Jumeau maléfique, tous deux publiés par l’hebdomadaire Tout va bien. C’est à cette occasion qu’il adopte le pseudonyme d’Exem.

Passionné boulimique de tout ce qui touche à la culture, il a un penchant particulier pour les littératures dites populaires, roman policier ou science-fiction, mais par-dessus tout bande dessinée, aussi bien dans la variété de ses expressions que sous ses aspects historiques ou théoriques. Toute son œuvre en est imprégnée, et une douzaine de mini-albums parodiant avec finesse et drôlerie les monstres sacrés de la BD en témoignent.

Adepte non exclusif du style ligne claire, il vit depuis 1986 du dessin: bandes dessinées, mais surtout, avec la touche BD, affiches, dessins de presse, illustrations en tout genre et sur tous supports. Ses modèles et références sont notamment Hergé, Edgar P. Jacobs, André Franquin et Joost Swarte, mais aussi, de l’autre côté de l’Atlantique, Winsor McCay et George Herriman. Allergique à l’attitude mercenaire, il n’intervient qu’en accord avec ses convictions, privilégiant les domaines politique (du côté de la gauche et de l’écologie), social (voire humanitaire, notamment pour Amnesty international ou Terre des Hommes) ou culturel.