RARE DOCUMENT PEU CONNU : HERGÉ « ENCENSÉ » PAR JACQUES VAN MELKEBEKE (1942)

En 1940, la Belgique est occupée par les Allemands et Hergé, qui travaille chez lui, livre chaque jour ses strips des aventures de Tintin au quotidien Le Soir, journal qui « collabore » avec l’occupant, d’où son surnom de « Soir Volé », comme volé à ses propriétaires.

C’est là qu’il a rencontré le journaliste Jacques Van Melkebeke qui anime La page de l’enfance qu’il illustre avec “Les aventures du Baron de Crac”. Les 2 hommes sympathiseront et travailleront ensemble à la réalisation du “Soir Jeunesse” dont Hergé sera le rédacteur en chef avec comme assistants Van Melkebeke et Jamin (son ancien complice au “Petit Vingtième”). Van Melkebeke participera par la suite à de nombreux scénarios des Aventures de Tintin.

Hergé et Van Melkebeke s’apprécient mutuellement et écrivent ensemble en 1941 une pièce de théâtre en trois actes, « Tintin aux Indes, le mystère du diamant bleu ». Puis, dans la foulée, une seconde pièce : « M. Boullock a disparu »,

C’est à l’occasion de la première de  » Tintin aux Indes « , le 15 avril 1941, que Van Melkebeke présente son grand ami Edgar Pierre Jacobs à Hergé. 

UN PANÉGYRIQUE BIEN COMPROMETTANT PAR LA SUITE

En août 1942, dans un numéro du mensuel « Les Hommes au travail », en page 3, Van Melkebeke brosse un portrait élogieux de Hergé, son ami et employeur :

« …À Hergé – alias Georges Remy – (il se trompe même dans l’orthographe de Remi !? Le nom porte un « y » au lieu d’un « i ») a été donnée l’une des plus grandes joies que puisse rencontrer un artiste : il a créé un type. Qui ne connaît Tintin, l’intrépide reporter, champion du bon droit, exemple de bonne humeur et de ténacité ?

Qui, petit ou grand, ne suit avec passion ses mirifiques aventures ? Milou, Dupont et Dupond, les inénarrables policiers, et sa dernière création, le truculent capitaine Haddock, quelle galerie de délicieux fantoches !

La fantaisie d’Hergé est toujours de bon aloi car son univers est celui d’un boy-Scout (Hergé le fut longtemps et l’est resté au fond de son cœur) plein de générosité, de gaieté et de mordant. Il est le plus charmant des camarades et le meilleur des hommes…« 

Signalons que la revue « Les Hommes au Travail » était un magazine mensuel d’obédience largement pro-allemande qui paraissait en Belgique, en France et en Allemagne. Son rédacteur en chef était un certain Paul Ruscart, collaborateur zélé et notoire qui fut déchu de la nationalité Belge en 1946 et condamné par défaut à la peine de mort par fusillade par le Conseil de guerre de Bruxelles

Dans ce numéro, on trouve aussi un dessin de JAM et un autre article de Melkebeke consacré à « Berlin, cité virile »…

Certains visuels de cette publication ont étés empruntés à notre ami Jean Camus Campan qui possède ce rare magazine

 

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