HERGÉ : SUPERBE ILLUSTRATION POUR SON AMI JEAN LIBERT (1945)

Ce dessin de Hergé fut réalisé en mai 1945 en hommage son ami l’écrivain Jean Libert.

Il constitue un des lots les plus attendus de la vente aux enchères de Bandes Dessinées qu’organise à Paris en novembre 2019 la prestigieuse maison Coutau-Bégarie

Dessin à l’encre de Chine et aquarelle signé et accompagné dune longue dédicace à Annie Libert de la main de Hergé. daté du 10 mai 1945.

Si on observe attentivement l’illustration, on observe que Hergé dans celle longue file de personnages a placé les siens au premier rang : Tintin, Quick et Flupke, les Dupondt, Tournesol, le Capitaine Haddock…

Mais un observation plus attentive nous permet de constater qu’il s’est représenté lui même (dans le cercle jaune ci-dessous) ainsi que E-P Jacobs (numéro 1), Jacques Van Melkebeke (numéro 2) :

On croit aussi reconnaître le peintre Marcel Stobbaerts (un autre ami de Hergé) et peut-être même le jeune Guy Decissy. Si l’éminent Philippe Goddin lit cette publication ses lumières nous seraient bien utiles…

HERGÉ ET JEAN LIBERT

L’un des tous premiers collaborateurs de Hergé au Petit Vingtième fut Évany, (alias Eugène Van Nijversee). Ce dernier avait pour ami un certain Jean Libert (dit Nono), aide comptable dans une banque, récemment converti au catholicisme et très attiré par l’écriture. Ce dernier passait souvent voir son ami dans les locaux du Petit Vingtième et c’est ainsi qu’il fit la connaissance de Hergé.

Un jour Hergé le mit à contribution pour Tintin en Amérique. Jean accepta de prendre la pose un balai à la main faisant office de fusil pour la séquence dans laquelle un tueur à gages tire sur Tintin alors que ce dernier est en train de lire le journal tranquillement installé dans un fauteuil dans sa chambre d’Hôtel.

Hergé dû sans doute être satisfait car il en fit même une illustration pour la couverture du Petit Vingtième du 26 novembre 1931

Jean Libert, en 1936, fait partie avec Hergé, Évany, Guy Decissy, Marcel Dehaye (futur secrétaire d’Hergé et premier rédacteur en chef du journal Tintin), du groupe d’artistes chrétiens qui se retrouvent pour parler d’art et de poésie à la Capelle aux Champs, à Woluwe, cité-jardin catholique et vaguement utopiste.

En 1939, Jean Libert est engagé au journal neutraliste L’Ouest crée par Raymond de Becker. C’est Jean Libert qui trouvera pour Hergé un traducteur néerlandais pour cette version étrangère des Aventures de Tintin. Pendant l’occupation il sera journaliste au Soir, quotidien contrôlé par les Allemands , ce qui lui vaudra un procès à la Libération. 

Il sera finalement acquitté en 1945. Et sans doute cette illustration a-t-elle un rapport avec cette « lbération » fêtée par tous ses amis. On les voit le porter en triomple en s’éloignant de ce qui semble être une prison. Une allusion est faite à son épouse Annie.

JEAN LIBERT, PAUL KENNY ET COPLAN

Installé en France à partir des années 50, Jean Libert devient alors un prolixe auteur à succès de romans d’espionnage dans la collection Fleuve Noir avec son héros Francis Coplan, en remplacement de de Jean Bruce parti aux Presses de la Cité.

Francis Coplan (l’agent FX 18), ingénieur en électronique recruté par le Deuxième Bureau (l’ancêtre du SDECE et de la DGSE) en 1953. Depuis sa première apparition aux éditions Fleuve Noir, 237 romans d’espionnage avec Francis Coplan ont été écrits sous le pseudonyme Paul Kenny.

En compagnie de son co-auteur Gaston Vandenpanhuyse, Jean Libert devient, avec la saga des Coplan le champion du roman d’espionnage, soit un total de 15 708 000 exemplaires vendus au rythme d’un nouveau roman tous les soixante jours, et sans compter les traductions et les rééditions, il se vendait un Coplan toutes les huit secondes.

En 1970, les livres de Coplan s’écoulaient à 3,5 millions d’exemplaires par an dans le monde

Il décédera en 1995

Jean Libert, années 60, rédigeant un Coplan sur sa machine à écrire
Partagez si ça vous a intéressé
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

6 commentaires


  1. Je pense aussi à Marcel Stobbaerts pour l’homme de profil avec une chevelure abondante sur le front.
    Je ne vois pas où vous croyez reconnaître Guy Dessicy en revanche. Mais l’homme juché sur les épaules des Dupondt, c’est Jean Libert, forcément !

    Répondre

    1. Selon Benoît Grimonpont du Cercle Archibald, l’homme à côté d’Hergé serait Evany. Il a sans doute raison.

      Répondre

  2. Jean de Becker?N’est-ce. pas plutôt Raymond?

    Répondre

  3. Hergé signe cette lettre et dédicace du 10 Mai 1945 et l’adresse à Annie (Libert) qui deviendra plus tard une actrice de files essentiellement érotiques. Deux choses sont bizarres, Annie s’appelle en fait Anne et elle est née le 21 Juillet 1946 selon son profil Wikipedia et selon tous les sites qui parlent d’elle. Elle est donc née 14 mois après la dédicace d’Hergé.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Libert#cite_note-1

    Avez-vous une explication ? A moins que Jean Libert ait eu deux filles, Annie et Anne.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.