LE MYSTÈRE DE LA CARTE (CHANGEANTE) DES CIGARES DU PHARAONS

carte cigares

Tout au début de l’aventure, on découvre Tintin expliquant à Milou les escales du voyage jusqu’à Shangaï. Pour ce dernier : l’aventure s’annonce comme un long ennui. D’ailleurs cette lenteur, si elle semble ravir Tintin, fait ronchonner Milou : « Encore une escale !… À quand le terminus ? […] Ça n’en finira jamais ! […] Tu trouves ça gai, toi, ce bateau qui avance comme une tortue et où il ne se passe jamais rien … »

Lors de la parution de l’album en couleurs (en 1955, soit plus de 20 ans après celle de l’aventure en noir blanc) Hergé a jugé utile de mettre une carte qui comme on le voit ci-dessus, suit exactement le discours de Tintin : Aden, Bombay, Colombo…

Mais… Chose des plus étonnantes, dans des éditions suivantes, la carte a changé et se présentait alors de la façon ci-dessous, sans rapport avec l’énumération de Tintin :

Encore un coup des Anglais !!!

Pourquoi une telle erreur ? Voici une tentative de réponse :

Dans les années 1970, alors que Casterman voulait attaquer le marché britannique, Methuen, l’éditeur anglais qui était déjà responsable de la modification de l’Or Noir et de la 3ème version de l’Île Noire, a demandé une nouvelle fois des adaptations. Comme à l’époque il n’était plus question d’aller en Inde par bateau comme dans les années 1930, Il a tout simplement imaginé que Tintin s’offrait une croisière de repos !  En conséquence le texte est modifié : « a quiet holiday for a change » qui signifie « des vacances tranquilles pour changer » et pour que le visuel soit « raccord » il fut tout simplement décider de mettre la carte d’une classique croisière en Méditerranée. C’est ainsi qu’en 1971 paraît la première édition anglaise des Cigares avec cette carte : 

Et, c’est ainsi que Casterman, on ignore totalement pourquoi, décida de conserver comme « original » la version anglaise et intègrera cette « fausse carte de croisière « dans les éditions françaises des années 1970 mais en conservant le discours de Tintin de 1955. D’où l’incompréhension de nombreux Tintinophiles…

Cette erreur n'a été corrigée que récemment semble-t-il, et la carte de 1955 a repris sa juste place.

Nos amis Tintinophiles collectionneurs de « différences d’albums » (je pense entre autres à ce cher Pierre Skibinski) sont-ils en mesure de nous dire à partir de quelle édition française l’erreur a-t-elle été commise et dans quelle édition a-t-elle été corrigée ?

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2 commentaires


  1. « Nos amis Tintinophiles […] sont-ils en mesure de nous dire à partir de quelle édition française l’erreur a-t-elle été commise et dans quelle édition a-t-elle été corrigée ? »

    >>

    « Nos amis Tintinophiles […] sont-ils en mesure de nous dire à partir de quelle édition française l’erreur A ÉTÉ commise et dans quelle édition ELLE A été corrigée ? »

    (Votre article traite excellemment une question importante. Mais vous devriez corriger ce solécisme.)

    Répondre

  2. « sont-ils en mesure de nous dire à partir de quelle édition française l’erreur a-t-elle été commise et dans quelle édition a-t-elle été corrigée ? »
    >> … de nous dire à partir de quelle édition française l’erreur A ÉTÉ commise et dans quelle édition ELLE A ÉTÉ corrigée ?

    Les subordonnées interrogatives, qui s’articulent au verbe « dire », sont des interrogatives INDIRECTES ; donc il ne faut pas y pratiquer la postposition du pronom sujet !
    Si la phrase se termine par un point d’interrogation, c’est uniquement parce que la proposition principale est interrogative.

    Mais merci pour ce très utile article !!

    Répondre

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