TINTIN : DESSIN ORIGINAL DE MILOU SIGNÉ PAR LE SCULPTEUR CÉSAR (1993)

Rarissime dessin “Milou” réalisé en 1993 par le sculpteur César, numéroté et signé.

Lequel d’entre-nous ne connaît pas César ? Ce sculpteur de renommée internationale, célèbre pour ses “compressions” et pour le trophée “César” qui récompense le monde du cinéma français. Il a malheureusement été emporté par un cancer le 6 décembre 1998. Et bien César Baldaccini, était lui aussi, comme chacun de nous, un fervent amateur de Tintin… Pour preuve le dessin original qu’il a réalisé en janvier 1993, lors de la sortie du livre d’Ariane Valadié consacré à Milou : “Ma vie de Chien : entretiens avec Milou”. Un ouvrage très amusant, préfacé par Peter Ustinov, où le célèbre “cabot” dévoile bien des secrets sur son maître.

A cette occasion, César a croqué, à sa façon, le chien le plus célèbre du monde. On peut considérer qu’il s’agit d’un renvoi d’ascenseur de l’artiste à Hergé, dont, tout tintinophile le sait, l’œuvre s’achève officiellement à la planche 42 de “l’Alph-Art” lorsque Tintin est menacé d’être transformé en compression dudit César.

Ce document rarissime se présente sous la forme d’une belle carte à 2 volets, format fermé : 205 x 150 mm, format ouvert : 205 x 300 mm.

– L’ensemble est imprimé, comme il se doit en la circonstance, sur un superbe papier épais de type papier japonais  “blanc glacier” à haute teneur en chiffon, privilégiant l’effet de texture de la matière.

– Le dessin est imprimé et César a signé à la main et à la mine de plomb au dessus de l’empreinte de son pouce.

– La numérotation, elle aussi écrite par la main de César indique 3 / 10. il s’agit donc du troisième exemplaire d’un tirage limité à 10 seulement.

Il s’agit d’une composition originale avec, au milieu du corps de Milou, la fameuse marque “du pouce de César” qui imprime ses empreintes digitales. (César a en effet beaucoup travaillé et expérimenté sur le thème de l’empreinte, voir en 1965 son exposition consacrée à la Main, à la galerie Claude Bernard à Paris -présentation du Pouce, empreinte humaine agrandie au pantographe- et son pouce géant installé dans la région niçoise) :

Une pièce peu commune et peu connue, d’un niveau de rareté exceptionnel qui fait qu’elle est absente de pratiquement toutes les collections, même de spécialistes !

EN SAVOIR PLUS SUR CÉSAR

L’artiste dans son atelier à Paris

César Baldaccini, né le 1er janvier 1921 à Marseille dans le quartier de “La belle de Mai”. Il est mort à Paris le 6 décembre 1998, emporté par un cancer.

Les artistes connaissant la « postérité » de leur « vivant » sont rares: César en faisait partie. Il fut classé contre son gré comme l’homme des compressions, celui qui avait réduit des voitures à l’état de cubes exposées ensuite comme des œuvres d’art dans des galeries. Son œuvre est aussi parfois résumée à une sorte de presse-papiers industriellement reproduit, que, chaque année, brandissent les stars du cinéma sur le podium.

A ses débuts, César étudie, encouragé par sa mère, à l’école des beaux-arts de la ville. N’ayant pas assez d’argent pour pouvoir se payer les matières nobles comme le marbre ou le bronze, il décide de contourner le problème en puisant sa matière première dans la récupération. Ferrailles, carton, mobylette, tout est bon. César commence par quelques silhouettes en fil de fer, puis il « bricole » avec de la ferraille soudée, Il réalise ses premières sculptures en métal à partir de déchets industriels dès 1950. Il innove, étonne, et ce n’est qu’un début.

Un homme possédant un tel instinct du fer ne pouvait que s’emballer pour les tonnes de métal broyées sorties des presses qu’il découvre, en 1958, en fouinant chez un ferrailleur de Gennevilliers. Il présente ses premières “compressions” : “Là où je travaillais, il y avait des milliers de tonnes de ferraille : je les voyais, les compressions ! Les premières que j’ai utilisées, je les ai prises toutes faites !”

À partir de 1959, il s’attaque à l’automobile. Il utilise une presse hydraulique, pour compresser des épaves. Ses compressions les plus mémorables sont sans doute celles faites à partir d’épaves de Peugeot 205 Turbo 16.

Après les presses, il éprouve, en 1966, un nouveau coup de foudre, par l’entremise d’un « agrandisseur », un technicien qui agrandit les sculptures, pratique déjà ancienne mais qu’il ignorait. Plutôt que traiter ainsi ses créations, il exige que « le fait d’agrandir devienne un César ». Partant de l’idée de la main, il arrive au « Pouce », monument gullivérien qui atteindra par étapes douze mètres de haut à la Défense, après une première ébauche à quarante et un centimètres, puis près de deux mètres de plâtre et six mètres de marbre, en 1982 à Séoul. Il poursuit le mythe de l’objet dégagé de sa signification première par sa monumentalité par l’élargissement à cinq mètres de diamètre du sein moulé d’une danseuse du Crazy Horse. « Sein » dont s’offusque la critique qui démolit cette liaison contre nature de l’art et du show-bizz.

Compression Ricard

Reconnu, César n’entend pas s’endormir sur ses lauriers. A partir de la fin des années 60, il prend le chemin inverse, celle de “l’expansion » avec des matières comme le plastique. Il libère ses coulées de polyuréthanne devant des foules de nouveaux riches qui en achètent les tranches découpées et signées par l’artiste.

Aujourd’hui, bon nombre de ses. oeuvres sont exposées dans les plus grands musées d’Art contemporain. A Paris, on peut voir du côté de la rue du Cherche Midi le « Centaures » en hommage à Pablo Picasso.

Le Centaure : Hommage à Picasso

César aura prouvé qu’en matière d’Art contemporain, rien n’est impossible : seule l’idée compte… lui qui avait eu l’idée de créer un concept nouveau en voyant au départ des objets écrasés sur des routes, d’où les compressions, et en même temps de se servir d’éléments de ferraille pour les assembler et en faire des sculptures.

 

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