IL EST DEVENU PRESQUE INTROUVABLE ! : DOSSIER TINTIN : L’ÎLE NOIRE

En décembre 2005, Etienne Pollet nous gratifiait d’un superbe album « DOSSIER TINTIN : L’Île Noire, les tribulations d’une aventure ». Cette publication intégrale et commentée des trois versions de L’ÎLE NOIRE, 1938, 1943 et 1966.

Voici ce qu’en disait Richard Langlois sur le site http://bdzoom.com

La publication intégrale et commentée des trois versions de L’ÎLE NOIRE, 1938, 1943 et 1966, offre l’occasion d’un retour en arrière très instructif et passionnant pour découvrir progressivement une des plus belles leçons sur l’évolution et le génie narratif et graphique d’Hergé qui a conduit son art vers une perfection exemplaire.

Dans la solide tradition des ouvrages incontournable sur Hergé et son œuvre, telle la méticuleuse CHRONOLOGIE en marche de Philippe Goddin, le présent DOSSIER TINTIN consacré à un seul album, deviendra lui aussi une référence marquante. La lecture est d’autant plus importante et fascinante qu’elle couvre en profondeur et dans des mises en pages soignées et aérées l’aventure de Tintin qui a connu le plus de remaniements et de changements méthodiques. Après un judicieux et complet dossier explicatif, accompagné de nombreuses illustrations extraites du Petit Vingtième, de Cœurs Vaillants et du Journal Tintin, nous avons le privilège de lire simultanément les trois versions de L’ÎLE NOIRE. La principale originalité de cette aventure de Tintin, purement policière, réside dans les diverses métamorphoses qu’elle a subies. Nous voyons pour la première fois la version de 1938, avec ses 124 planches, présentée conformément à la publication d’origine en noir et blanc dans Le Petit Vingtième. On a même respecté l’impression de la moitié des planches rehaussées de vert et de rouge. Ce qui est rare et tout à l’honneur des éditeurs, c’est que les pages ont été imprimées en six couleurs et non en quadrichromie pour bien harmoniser les planches en vert et rouge avec les autres pleines couleurs.

La mise en page est irréprochable pour garantir une lecture vivante et attentive: sur la page de gauche, deux planches en noir et blanc de la pré-publication dans Le Petit Vingtième, sur la page de droite les pages des albums de 1943 et 1966 en couleurs, exactement correspondantes, sans réduction de la taille des dessins. Une lecture qui devient agréablement ludique en juxtaposant des images chronologiquement fort éloignées. Les textes explicatifs fourmillent d’explications pertinentes et érudites se rapportant aux procédés d’impressions en pleine évolution à l’époque. On redécouvre c’est quoi le bélinogramme, les clichés typographiques, le photograveur pour l’offset, les plats avant non encore encollés pour la reliure et la première maquette typiquement Casterman pour la couverture devenue une véritable icône.

La correspondance entre Hergé et Charles Lesne de la maison Casterman nous informe des moindres détails concernant les clichés, la mise en page, les esquisses de couverture, les planches en couleurs, la promotion des tirages et même les accidents causés aux dessins lors des emballages et des déballages. Les remarques d’Hergé montrent comment il s’intéressait à toutes les étapes, de la gestation à la publication. Il observe qu’on n’a pas tenu compte dans l’impression des lignes vertes indiquées dans le kilt de Tintin, pour faire plus écossais; de ces lignes, il ne reste que la délimitation en noir. Les nombreux griefs d’Hergé se rapportent à la qualité du papier, au brochage, à la reliure des cahiers et à la mise en marché des albums. Le ton est ferme, mais toujours courtois. Ces échanges francs et constructifs entre un auteur et son éditeur attentif expliquent l’excellente qualité dans la progression de la célèbre série. Déjà on dénote une attitude qui deviendra un signe de souci artisanal dans le travail bien fait, où l’on doit éviter toute précipitation et toute pression du temps. À la fin du dossier analytique, nous retrouvons les chiffres des tirages et le classement des ventes qui sauront satisfaire les collectionneurs-comptables.

Le septième album de Tintin, L’ÎLE NOIRE, a connu sa première mise en couleurs en 1943. Sous la demande de l’éditeur britannique Methuen qui ne veut pas choquer le lectorat anglais avec des décors désuets, des véhicules des années 1930 et des uniformes démodées, Hergé décide de réaliser une nouvelle version complètement redessinée, avec l’aide de son fidèle collaborateur Bob de Moor. Ce dernier se rend au Royaume-Uni pour parfaire l’authenticité de la documentation. Nous retraçons des observations subtiles sur le changement des écriteaux, de l’architecture, des voitures arrêtées du côté droit au lieu du côté gauche, des voies de chemin de fer tous clôturées en Angleterre. Pollet nous fournit même le programme de travail, fort révélateur, de Bob de Moor. Après une pré-publication dans le Journal Tintin en 1965, l’album sort l’année suivante. Les couvertures ont connu des modifications minimes, conservant bien le côté angoissant et mystérieux de l’île et du château écossais en ruine de Ben More et de sa tour maléfique entourée d’oiseaux de mauvais augure. Les deux premières versions mettaient l’accent sur le fantastique et la dernière sur le réalisme. L’irréalité poétique d’une Angleterre de pacotille, entre 1938 et 1966, demeure plus près de l’illusion rêveuse et créatrice d’Hergé. La présentation synoptique des planches permet de comprendre et d’apprécier la nostalgie que dégagent les deux anciennes versions non modernisées. Dans la dernière version de 1966, les décors trop précis de Bob de Moor surchargent la case et nuisent au dynamisme dépouillé de la narration. Le résultat donne un album esthétiquement plus léché, mais en engloutissant l’action et en dévorant la simplicité graphique. L’oeil se perd dans les détails surajoutés tout à fait inutiles dans l’économie du récit. Cependant nous pouvons apprécier la qualité des couleurs en offset par rapport à l’impression en typographie dans les journaux. Il est intéressant de vérifier près de 85 modifications plus ou moins importantes seulement dans les textes de la dernière version.

En tintinophile averti et en tintinologue érudit, Pollet aborde avec une discipline de bénédictin l’examen microscopique des différentes versions. Sa recherche minutieuse nous place dans le processus même de la création et du long travail de maturation qu’exige une démarche de remaniement. Les nombreuses corrections signalées dévoilent comment Hergé maîtrisait l’art du montage comme aboutissement ultime à la mise en page. À l’époque, le défi était de taille, car il fallait tenir compte, en plus des contraintes imposées par les éditeurs, des passages du noir et blanc à la couleur, des formats variés de la planche du journal à celle de l’album. Nous voyons en pleine transformation, au fil des années, l’expérience grandissante d’un auteur de plus en plus exigeant. Un ouvrage important où nous entrons dans la grande aventure du génie narratif et graphique d’Hergé. Ce premier DOSSIER consacré à un album, où rien n’a échappé au regard inquisiteur de son auteur s’impose comme un modèle de recherche à imiter et à poursuivre.

L’ÎLE NOIRE :  7éme AVENTURE DE TINTIN

L’Île Noire située, entre L’Oreille Cassée et Le Sceptre d’Ottokar, constitue la 7éme aventure de Tintin. Elle a commencé à paraître, sous forme de prépublication, le 15 avril 1937 dans  le Petit Vingtième et s’y terminée le 16 juin 1938. Signalons que le titre “L’Île Noire” n’est apparu véritablement que lorsqu’il a fallu en mettre un sur la couverture de l’album qui fut édité pour la première fois, en noir & blanc, en 1938. Précisons à ce propos, que lors de cette première édition Casterman avait oublié de faire figurer sur la couverture de l’album le nom de Hergé ! … Ce qui fait que ce dernier bénéficie d’un côte assez élevée !

A gauche, le nom de Hergé a été oublié…

UNE AVENTURE INSPIRÉE PAR DES FAITS RÉELS

Le point de départ de cette nouvelle aventure de Tintin a été fourni à Hergé par les nombreuses affaires de faux qui firent la une des journaux avant la dernière guerre. Faux dollars, fausses livres sterling, faux francs, faux bons du Trésor… les faussaires de l’époque s’en donnaient à cœur joie ! il faut dire qu’au milieu des années 30, la technologie favorisait ce type de pratique : les techniques d’impression avait beaucoup évoluées, encourageant ainsi la contrefaçon. De plus des agents soviétiques et nazis tentaient en cette période d’instabilité politique de déséquilibrer le monde libre en introduisant de fausses devises. Les nazis ont à cette époque certainement imprimé plus de livres sterling que la banque d’Angleterre, sans pour autant parvenir à ruiner l’économie britannique.

LES 3 VERSIONS DE L’ÎLE NOIRE

L’Île Noire est le seul album à avoir connu trois versions différentes. Ainsi, lorsque Tintin est arrêté par les Dupontd à l’auberge, à la page 36, le décor a bien changé et a perdu de sa simplicité.

                            En 1938, le premier album est édité par Casterman en noir et blanc.

En 1943, le nombre de planches passe de 127 à 62, elles sont reformatées et mises en couleurs.

En 1965, paraît une nouvelle version en couleurs de l’album, entièrement remanié graphiquement à la demande de l’éditeur anglais, qui souhaitait corriger et actualiser le décor britannique.

  • La publicité pour une « Ginger Beer » a cédé la place à une gravure de chasse, et le classique « Guiness is Good for You » a disparu.
  • L’affiche « Drink a Gin and Lime and Be Happy » voisine désormais avec une tête empaillée.
  • Des clés anciennes et quelques médaillons en cuivre ont été ajoutés.
  • La bière d’Ivan et Müller est désormais servie dans des chopes et le chauffeur a des cheveux (il était chauve dans les précédentes versions) et il porte désormais un costume de ville plutôt qu’un manteau blanc et de bottes.

 


LES 32 COUVERTURES DU PETIT VINGTIÈME

La première version, ce fut bien évidemment celle qui parut dans “Le Petit Vingtième”. Il y eut même quelques essais de couleurs en trichromie (noir, vert et rouge) sur certains fascicules. Elle fut éditée en 1938 en album et cette fois exclusivement en noir & blanc.

La seconde version fut l’édition couleurs de l’album, publié en 1943. Hormis la mise en couleurs, cette nouvelle édition ne présentait guère de changements notables par rapport à la version d’origine dont elle respectait le découpage et les décors. Les changements par rapport à la parution du “Petit Vingtième” furent mineurs : sur le train qui part pour l’Angleterre le mot “Bruxelles “ ne figure plus, la barbe droite de Wronzoff connaît quelques frisotis, le docteur Müller gagne un prénom (J.W) et un tréma sur le “u”, et c’est à peu près tout, exceptés quelques recadrages.

La troisième version, celle de 1965, fut la plus importante au niveau des remaniements. C’est l’éditeur anglais qui lorsqu’il décide de traduire l’histoire en anglais, se rend compte, en lisant la version française (“ce sont des choses qui arrivent” dira Hergé) que les décors risquent de paraître bien vieillots aux jeunes lecteurs anglais fans des Beatles et surtout que Hergé a commis de nombreuses erreurs de détails, dans les costumes et les paysages. Il relève au moins 131 erreurs !

Il avait dit à Hergé : « Écoutez, il n’est pas possible de le laisser comme ça. D’abord, cela a été dessiné à une autre époque et puis il y a des tas d’erreurs au point de vue de la réalité de la chose anglaise« .Il avait dressé une liste complète et exacte des erreurs, invraisemblablement nombreuses, que contenait cette histoire. Bref, il demande tellement de corrections que Hergé décide, certainement tenté par ce pari insensé, de tout revoir. Et pour Hergé, tout revoir signifie reprendre complètement les dialogues et les images pour recomposer l’histoire sans toutefois en modifier l’intrigue. Occupé à cette époque par la réalisation de “Vol 714 pour Sydney”, Hergé décide d’envoyer son plus proche collaborateur, Bob de Moor, pendant 2 semaines dans le Sussex et en Écosse avec mission de rapporter toute la documentation (photos et croquis pour corriger les points litigieux : du boulon de locomotive au casque de pompier !).

 On lui fit remarquer les particularités des falaises, des plaques minéralogiques et des ponts de chemin de fer. On l’emmena voir Scotland Yard, une caserne de pompiers et aussi le service des tailleurs de la police, où on lui proposa même d’emporter un complet uniforme de Bobby… Les modifications apportées à la version précédente furent innombrables, allant bien au-delà d’une simple rectification des inexactitudes. Les costumes furent mis au goût du jour, les véhicules actualisés, certains noms de lieux rectifiés. Souvent même, c’est les cadrages ou les mises en page qui se trouvèrent transformés pour mettre en valeur les enrichissements du décor. D’une attention accrue portée aux couleurs résulta un important changement d’atmosphère dans la partie finale de l’histoire : l’île noire baigne désormais dans un climat beaucoup plus oppressant.

A peine embarqué à bord du Ferry pour la traversée et pendant 15 jours, Bob de Moor s’y emploie avec ardeur. Il rentre aux Studios avec des dizaines de photos, de croquis, des pages remplis de notes et même… l’uniforme complet d’un “Bobby” gracieusement prêté par la police anglaise.

Aidé par Roger Leloup (le spécialiste aéronautique des Studios Hergé) il s’ attaque à l’ouvrage. Tout, absolument tout sera modifié : costumes, couleurs, véhicules, accessoires, armes, voitures, avions, décors intérieurs, … Tout va changer : le wagon de whisky verra le nom de “Johnnie Walker”, remplacé par “Loch Lomond”; le train sera électrifié, etc…

Il suffit de lire les 3 albums en parallèle pour suivre l’évolution Signalons que parmi les Tintinophiles, cette dernière version de l’Île Noire compte de farouches adversaires, nostalgiques de la version 2. La poésie y est tuée par le réalisme et l’abondance des détails estiment-ils. Frédéric Soumois va même jusqu’à dénoncer une “catastrophe narrative”.


ÉTAT DU LIVRE

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La description qui est faite de cet article est sincère et fidèle. Il n’y a aucun risque de déception pour vous d’autant plus que vous bénéficiez de la garantie “Satisfait ou Remboursé”. Il vous suffit de renvoyer le livre dans son emballage d’origine (à vos frais) pour être remboursé.

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