Le Fakir est l’un des principaux membres de la bande des trafiquants d’opium que Tintin affronte dans Les Cigares du Pharaon.

Cet adversaire utilise de redoutables pouvoirs paranormaux : il hypnotise, dresse des cordes dans le vide, défait ses liens, tire très bien à la sarbacane. Il n’hésite pas par ailleurs à écrire de fausses lettres et c’est lui qui décoche aux victimes les fléchettes de radjaïdjah, le poison qui rend fou (Les cigares du pharaon, Le Lotus bleu). Avec Rastapopoulos, il enlève le fils du maharadjah de Rawhajpoutalah, avant d’être capturé à son tour.

C’est un personnage redoutable. Le fakir met Tintin en péril quatre fois (cinq, si vous considérez que c’est sûrement lui qui dirige la réunion secrète de Kih-Oskh) et tout ça, en 18 pages, à peine. Beaucoup de méchants peuvent-ils se vanter d’un tel record à eux seuls ?

Le fakir est un personnage fabuleux, quand il est prisonnier ou en situation difficile, il s’échappe. Il agit toujours dans l’ombre, mais avec la plus grande efficacité. Dans le Lotus Bleu, un de ses confrères (Cipaçalouvishni) dit à Tintin : Je vois un fakir, la honte de notre corporation, acharné à votre perte… Il est près de vous…très près de vous…Il vous épie… Il possède une arme terrible contre laquelle on ne peut rien !

À partir de cet instant, on s’attend à le revoir, à le croiser au détour d’une rue de Shanghai. Et pourtant. Pendant tout l’album, on aura beau l’espérer, le fakir ne fera jamais son grand retour..

Le fait qu’il n’ait pas de nom aurait dû nous alerter : le fakir est un personnage secondaire, qui aura une durée de vie très courte dans l’œuvre Hergéenne. Mais alors, pourquoi lui avoir donner de telles capacités et un caractère si bien trempé? Sûrement pour assurer à l’histoire un méchant avec une réelle prestance, qui remplit le vide créé par le secret de l’identité du maître de Kih-Oskh.