Souvenez-vous : dans l’aventure Les Bijoux de la Castafiore. Après que son séjour ait été divulgué par la presse, le maire de Moulinsart se rend au château et y prononce un discours de l’acabit de ceux (en tous points admirables !) du maire de Champignac dans Spirou. Il est accompagné de l’Harmonie de Moulinsart.
Pour voir la vidéo dans laquelle Hergé raconte cette anecdote, cliquez sur l’image ci-dessous :
Extrait du film « Tintin et moi », © Moulinsart, Angel Productions
Au cours du deuxième entretien de Numa Sadoul avec Hergé (Tintin et moi, entretiens avec Hergé, 1975 aux éditions Casterman), l’auteur rapporte une amusante anecdote sur l’origine de cette fanfare :
Se trouvant dans sa propriété à proximité de Bruxelles, Hergé reçut la visite de la fanfare de la petite localité voisine. Laissons parler Hergé :
« …Les musiciens avaient déjà fait le tour des cafés des environs et, quand ils sont arrivés, dans une espèce de char-à-bancs, ils étaient déjà sérieusement éméchés. Ils sont descendus, une bonne dizaine, ils ont commencé, en rang, par compisser ma haie… Cette formalité accomplie, ils ont fait leur entrée triomphale, tarata boum pouët pouët !… Et ils ont alors répandu des flots d’harmonie. Après avoir bien joué, ils ont bien bu. La bière a coulé, elle aussi, à flots… Enfin, leur porte-parole a prononcé le traditionnel discours de remerciement. Discours qu’il a conclu en ces termes : « Et maintenant, chers amis, nous allons lever notre verre à la santé de Mossieu Remi, et crier tous ensemble, d’une seule et même voix : Vive SPIROU ! »
Hergé s’est directement inspiré de cette charmante anecdote pour l’Harmonie de Moulinsart, une façon de rentabiliser la beuverie des fanfarons belges.
La transposition en bande dessinée est cependant d’un standing un peu plus élevé. Au final, la fanfare est toujours aussi saoule, mais le gag s’est francisé, gommant la belgitude brassicole.
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