HERGÉ, « MILOU – MARIE LOUISE » ET LE LIÈVRE DE PÂQUES…

C’est le Tintinologue Hervé Springael qui a eu l’occasion, il y bien longtemps, de reproduire dans son livre AVANT TINTIN, ce qui restera – probablement – le plus ancien « véritable » dessin conservé de Hergé :

Ce dessin n’est pas à proprement parler le premier dessin connu d’Hergé – Philippe Godin a retrouvé des dessins antérieurs, mais qui s’apparentent plus à du gribouillis – mais c’est le premier vrai dessin connu du créateur de Tintin. C’est semble-t-il en 1918 (alors qu’il n’a que 11 ans) que Hergé rencontre son premier amour de jeunesse : Marie-Louise Van Cutsem, (surnommée Milou, diminutif de Marie-Louise). C’est d’ailleurs ce nom que donnera quelques années plus tard Hergé au fox terrier qui accompagnera le petit reporter chez les Soviets, en mémoire du surnom affectueux donné à.… sa première petite amie.

Il offre à Marie-Louise (de 2 ans plus âgée que lui) un carnet de poésie qu’il s’empresse d’orner d’un premier dessin : un coq-paon qui se fâche à l’encontre d’un gros lapin à cause d’un œuf cassé. Avec la dédicace suivante :

À ma petite amie Marie-Louise, Georges Rémi, 1918

Depuis des années Hervé Springael s’interroge sur le sens de ce dessin. Il y a déjà quelque temps, le Dr Portevin lui a transmis une étude, signée Marie-Madeleine Courtoisier (cliquez ici pour la lire), consacrée à la tradition germanique du lièvre de Pâques.

En effet, la légende du lapin de Pâques est née en Allemagne, mais son origine précise est floue. Deux versions s’affrontent.

  • La première raconte qu’une pauvre femme, ne pouvant offrir de cadeaux à ses enfants, avait caché des œufs décorés dans son jardin. En les cherchant, les enfants avaient alors aperçu un lapin, ils furent donc persuadés que l’animal avait déposé les œufs.

  • L’autre légende nous vient de la Saxe, où les habitants avaient l’habitude, il y a fort longtemps, d’honorer la déesse Éostre au début du printemps. D’Eostre vient le mot Easter (Pâques en anglais) et Oster (Pâques en allemand). La déesse avait pour emblème le lièvre, symbole de la fertilité parfaite, souvenons-nous qu’un seul couple de lièvre aurait ainsi couvert toute l’Australie !

Selon Hervé Springael, il est évident que le dessin concerné est inspiré de cette tradition, quant à retrouver ce qui a servi de modèle… L’origine germanique du dessin peut s’expliquer par le fait que, lorsqu’il a été réalisé, Hergé résidait à Etterbeek qui concentrait plusieurs casernes occupées, à l’époque, par les troupes allemandes.

Un des lecteurs de cette page aurait-il des précisions à apporter et surtout, si quelqu’un pouvait trouver les coordonnées de Marie-Madeleine Courtoisier…

Hervé Springael vous remercie par avance

 

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MILOU : LE PREMIER GRAND AMOUR DE HERGÉ

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Un commentaire


  1. Merci pour ce reportage !
    Toujours aussi passionnant
    Christophe

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