LES LIVRES ET LA LECTURE  DANS LES AVENTURES DE TINTIN 

Reprise d’un article de Gabriel Coatantiec : Les aventures de Tintin ne sont pas du domaine de l’audio-visuel, de l’ordinateur ou de l’internet, mais de la civilisation de l’écrit et du dessin, avec une place significative pour le livre et la lecture dans une sorte de « mise en abîme » puisque les aventures de Tintin sont d’abord des livres que l’on regarde et que l’on lit, où le texte est important, l’écriture simple et élégante, faisant de Hergé un grand auteur du vingtième siècle.
Les livres et la lecture sont très présents dans les aventures de Tintin.

UNE BELLE BIBLIOTHÈQUE

Nous sommes avant Internet et l’ordinateur et la documentation d’un journaliste d’investigation comme Tintin repose essentiellement sur sa bibliothèque et ses dossiers. Tintin a chez lui, au 26 rue du labrador une superbe bibliothèque murale avec des étagères bien garnies de livres reliés. Nous avons l’occasion de l’admirer à deux ou trois occasions, dans « l’Oreille Cassée » et dans « le Sceptre d’Ottokar » et dans « le Secret de la Licorne ».
Dans « l’Oreille Cassée », et dans « Le secret de la Licorne », il s’agit d’étagères murales, genre « la maison des bibliothèques », mais dans « le Sceptre d’Ottokar », il s’agit carrément d’une bibliothèque vitrine où Tintin consulte un gros dictionnaire encyclopédique relié.
Tintin a également des livres dans le rayonnage de sa table de chevet, comme nous pouvons le voir dans le « Secret de la Licorne », page 33.

UN BON FAUTEUIL

Pour lire confortablement, il faut être bien installé, avec un bon éclairage. Dans « l’Oreille Cassée », Tintin est assis dans un bon fauteuil club, avec des accoudoirs épais, garnis de cuir ou de tissu rouge, près d’un lampadaire posé sur une console.
On peut admirer au-dessus du fauteuil une peinture chinoise sur soie, souvenir du voyage de Tintin en Orient. Près du fauteuil: une carpette pour Milou qui se repose ou fait ses réflexions.
Dans « Le Sceptre d’Ottokar », Tintin a acquis un grand lampadaire en pied.
À Moulinsart, nous voyons Tintin et le capitaine lire, confortablement installés au salon, pendant que le pianiste de la Castafiore fait ses gammes.

TINTIN AIME SES LIVRES

On le voit catastrophé quand sa bibliothèque a été saccagée lors du cambriolage dont il a été victime au début du « Secret de la Licorne »:

« Les bandits, qu’ont-ils fait de mes livres ? En voilà un qui est tout abîmé ! ».

TINTIN PRÉPARE SES VOYAGES

C’est le cas avant de partir en Amérique du Sud: Tintin s’informe dans le livre de CH.J.Walker (éditions Graveau) : Voyages aux Amériques. C’est un livre de référence d’un explorateur du XIX ème siècle qui a été l’un des premiers à rencontrer des Arumbayas, dont l’arme est la fléchette empoisonnée au curare. Le livre est illustré de superbes dessins gravés, dont celui du fétiche Arumbaya, comme on pouvait en admirer dans le « Larousse encyclopédique en 2 volumes ».
C’est le cas avant de partir en Syldavie faire un reportage comme secrétaire du professeur Halambique. Plus tard, Tintin lira dans l’avion la brochure superbement illustrée sur la Syldavie, « royaume du pélican noir » qui nous dit tout sur l’histoire de cette petite monarchie des Balkans. Bref, le travail d’un journaliste d’investigation ne consiste pas seulement à enquêter sur le terrain: il y a un gros travail préparatoire de documentation.

QUE LIT TINTIN ?

On voit donc que Tintin lit des encyclopédies, des livres d’histoire et de géographie. Il lit aussi des classiques de l’aventure pour se distraire, comme le grand livre de Stevenson « L’île au trésor ». Et peut-être Tintin songe-t-il à sa propre aventure à la recherche du trésor de Rackham Le Rouge et à son étonnant destin qui le fait maintenant habiter dans un château.
La bibliothèque de Moulinsart est sûrement richement fournie, car on peut voir au début de « Coke en stock », dans la version pré publiée dans le journal Tintin, que Nestor a emprunté un ouvrage important et incontournable: « Les pensées de Pascal »!

Pour Coke en Stock, voir cette publication : 

COKE EN STOCK : LA TOUTE PREMIÈRE VERSION

LA BIBLIOTHÈQUE DU CAPITAINE

On peut voir la bibliothèque du capitaine Haddock, dans le Secret de la Licorne, et peut être le capitaine possède-t-il une édition des poèmes de Lamartine dont il connaît par cœur le poème « Le lac », mais le capitaine fait parfois un usage inattendu des livres reliés. Il y planque ses bouteilles de whisky, comme lors du voyage vers la Lune !

MILOU

Le pauvre Milou a toujours des petits malheurs, même avec les livres : Il reçoit sur la tête les livres de Tintin dans le Secret de la Licorne et cette image servira de couverture à la revue générale des Amis de Hergé sur la bibliothèque tintinophile idéale.

TOURNESOL

Le Professeur possède à priori une bibliothèque scientifique dans son laboratoire. Nous connaissons l’ouvrage sur les armes de la seconde guerre mondiale, qu’il a consulté lors de ses recherches sur les ultrasons. Nous voyons également des rayonnages de livres dans son bureau au centre spatial de Syldavie dont il est le principal savant atomiste.La bibliothèque du professeur Tournesol comprend des manuscrits de grande valeur comme le journal de bord de la conquête de la Lune. Nous avons pu en lire quelques pages et admirer la calligraphie, l’écriture ronde comme on l’enseignait dans les années 50. On remarquera en particulier la forme très soignée du F majuscule et du T majuscule.

D’AUTRES BIBLIOTHÈQUES…

Nous pouvons admirer d’autres bibliothèques dans les aventures de Tintin: celle du professeur Bergamotte, véritable pièce lambrissée, tapissée de livres, ornée d’un superbe globe terrestre. Lors de l’épisode de l’éclair en boule, les livres sont un peu dispersés et la couverture même de l’album montre un échantillon de tous ces beaux livres reliés pleine toile et de tous les formats.
Autre belle bibliothèque: la bibliothèque royale de Syldavie qui contient des incunables pour lesquels il faut une autorisation spéciale avant de les photographier.
On peut voir aussi chez monsieur Sakharine, passionné de marine de nombreux livres sur la mer: l’art et la mer, la marine.
Mais les méchants eux-mêmes peuvent être des amateurs de livres: la bibliothèque du docteur Muller est superbe.
Di Gorgonzola, c’est à dire Rastapopoulos utilise pour le décodage de ses messages secrets une œuvre de Molière.

LES MANUSCRITS

La bibliothèque de la salle de marine comprend aussi les vieux manuscrits du chevalier de Hadoque: les Mémoires de François, chevalier de Hadoque, capitaine de la marine du Roy, commandant le vaisseau La Licorne, avec les trois fameux parchemeins.

 

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