Dès la première case du Secret de La Licorne, le lecteur est prévenu : d’audacieux pickpockets sévissent dans les lieux publics…
Il faudra attendre la page 32 pour en voir un en action… au détriment de Dupont.
Il porte un nom sublime : Aristide Filoselle. C’est un fonctionnaire retraité : petit, rond, ingénu, ahuri, chétif même… C’est un personnage d’une rare élégance. Soigneux de sa personne, il opère avec un parapluie, en faux col, jaquette et gants blancs. Et chez lui il porte une veste d’intérieur avec une triple rangée de brandebourgs sur une cravate orangée du meilleur goût. Tout chez lui est d’un classicisme rassurant, à commencer par son bouc, taillé à la Napoléon III.
Qui plus est, il ne se considère pas comme un voleur, il est seulement « un peu » kleptomane (ou cleptomane comme l’écrit Hergé puisque les deux orthographes sont tolérées. Pour preuve de son « honnêteté », il étiquette soigneusement les portefeuilles de sa collection sans rien y dérober. Ce qui permettra à Tintin de retrouver celui de Maxime Loiseau contenant les parchemins des 2 autres maquettes de la Licorne.
Notez d’ailleurs les subtilités du texte inscrit sur les étiquettes : « appartient à » et non appartenait, « subtilisé » et non volé, ce qui dédramatise l’acte et le banalise.
ET SI ARISTIDE FILOSELLE… C’ÉTAIT GEORGES MÉLIÈS ?
Personnellement je trouve que la ressemblance entre Georges Méliès et Aristide Filoselle est manifeste (crâne chauve, barbe blanche à l’impériale), à la différence près que Filoselle porte des lunettes :
Il ne s’agit que d’une supposition mais la ressemblance est d’autant plus troublante que Georges Méliès avait réalisé en 1899, un petit film dont le titre était : « Pickpocket et policeman »… Troublant, non ? Simple coïncidence sans doute. Patrice Guérin va trouver que j’extrapole et sans doute que Bob Garcia ne manquera pas de commenter cette hypothèse…
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