Monsieur Sanzot, le boucher de Moulinsart, est le digne représentant de cette catégorie de petits commerçants indépendant que nous connaissons tous et qui tendent à disparaître : les joues rebondies et bien rouges, la calvitie assez prononcée et l’air fatigué des gens qui se lèvent tôt pour travailler dans l’atelier de leur commerce.
Son prénom est Henri, d’après « La Vie quotidienne à Moulinsart », livre référence de Thomas Sertillanges. 216 pages dans lesquelles l’auteur s’amuse à mêler l’histoire du château de Moulinsart à l’histoire de France, mais où il s’intéresse aussi aux habitants du village.
Il y est fait mention dans « L’Affaire Tournesol » pour la première fois, dès le début de l’album, planche 1, case 3. Nestor répond au téléphone : « Allô ?… Pardon ?… Non, Madame, ce n’est pas la boucherie Sanzot ! Non, Madame, pas le 431… Le 421, Madame… Il n’y a pas de quoi, Madame ». Et, en raccrochant : « C’est inouï ! »
Sanzot est bien sûr un jeu de mot avec « sans os », ce qui convient bien pour nom à une boucherie.
Que sait- on alors de la boucherie Sanzot et de son propriétaire ? Peu de choses, sinon qu’il livre ses commandes dans un Combi Volkswagen rouge et qu’il est particulièrement serviable (il invite Tournesol à monter pour m’emmener à la gare).
Il est, sur le plan vestimentaire, d’une propreté irréprochable comme il sied à un boucher : Il porte un pantalon bleu marine et une blouse bleu ciel, une chemise blanche et une cravate rouge sous son tablier blanc. Il est également chef d’orchestre de l ‘Harmonie de Moulinsart.
Il est de caractère flegmatique, gardant son calme en toutes circonstances lors des incessantes erreurs téléphoniques, contrairement au capitaine Haddock, qui ne manque jamais de se mettre en colère dans ces cas-là.
C’est surtout l’abonné au téléphone le plus célèbre des Aventures de Tintin. Mais il reste imperturbable sous la pluie des faux appels. Un gag qui sera répété dans les albums suivants, (on retrouve M. Sanzot dans Coke en stock et Les Bijoux de la Castafiore) et de préférence dans les moments les plus sérieux et les plus dramatiques : le numéro de téléphone de la boucherie Sanzot (le 431 à Moulinsart) est sans cesse confondu avec celui du château de Moulinsart (le 421).
Ainsi, la carrière de la boucherie Sanzot se limite à trois albums, ce qui est finalement très peu. Cela n’empêche pas Benoit Peeters de qualifier le gag du téléphone de « classique Tintin » et d’exprimer ainsi un sentiment partagé par tous les tintinophiles. Nous avons là la démonstration évidente de la puissance de renforcement du gag par sa reprise assortie de multiples variantes.
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Permaliens
A propos de la boucherie Sanzot, si ce nom fait d’abord penser à un “jeu de mots”, il est amusant de savoir que cette boucherie a réellement existé.
La boucherie Sanzot occupait, vers 1935-1938, le coin de la rue Gratès et de la rue du Bien-Faire à Watermael-Boistfort. Commune bruxelloise où Hergé a habité (n°17 avenue Delleur) de 1939 à 1953.
Monsieur Sanzot quitta la commune en 1938 et la boucherie disparut. Il avait un parent, un autre M. Sanzot, qui lui était traiteur.
Permaliens
Bonjour
La boucherie sans os etait la boucherie de cour cheverny (moulinsart est le château de cheverny) , boucherie tenue par mr chateau d ou l erreur sur l annuaire entre mr chateau et le chateau
Vérifiez vous verrez