Les Aventures de Totor, Chef de Patrouille des Hannetons est la première histoire dessinée par le Hergé. Elles furent publiées mensuellement de juillet 1926 à l’été 1929 dans le magazine scout Le Boy Scout Belge, avec une interruption de neuf mois en 1927.
Le synopsis tourne autour de Totor, un scout belge qui rend visite à sa tante et son oncle au Texas. Une fois sur place, il rencontre des tribus indiennes hostiles et des gangsters, dont il se défait avant de retourner en Belgique.
Comme les bandes dessinées de Christophe, (Les bandes dessinées de Georges Colomb, [la Famille Fenouillard, le Sapeur Camember, Cosinus] alias Christophe (1856-1945), n’ont pas de bulles mais du texte sous les cases) Totor est une bande dessinée textuelle, composée d’images avec légendes séparées.
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A 12 ans, Georges Remi rejoint la brigade Boy Scout rattachée à l’école Saint-Boniface et devient le chef de la patrouille des Écureuils sous le nom de Renard curieux. Dans ce contexte il participe à de nombreux camps d’été en Italie, en Suisse, en Autriche et en Espagne. Il est quasiment toujours avec son carnet de croquis à la main au point qu’il est parfois surnommé « le boy scout qui dessine ».
Son maître scout, René Weverbergh, encourage ses capacités artistiques et lui donne l’occasion de publier ses dessins dans le petit journal des Scouts de Saint-Boniface : Jamais Assez.
RENÉ WEVERBERGH : GRACE A LUI, GEORGES REMI EST DEVENU HERGÉ
Quand Weverbergh prend des responsabilités dans la publication de Boy-Scout, le bulletin de la Fédération des Scouts, il ouvre les colonnes à Georges Remi, dont la première publication est apparue dans le cinquième numéro, en 1922. Georges expérimente différents pseudonymes, utilisant « Jérémie » et « Jérémiades » avant de se fixer sur « Hergé », la prononciation de ses initiales inversées (R.G.), nom qu’il publie pour la première fois en décembre 1924.
Les Aventures de Totor, C.P. des hannetons ont commencé en juillet 1926 jusqu’en juillet 1929. Initialement, en utilisant quatre cases par page, au fur et à mesure que la série progressait, elle passait à six puis à neuf cases :
chaque page se terminant par un cliffhanger. (Le cliffhanger est une expression anglophone qui permet à l’auteur un type de fin ouverte destinée à créer le suspense par une forte attente).
Hergé a commencé dans Totor à faire une utilisation pionnière des phylactères en ajoutant de simples bulles dans la série comme « Eureka! », « Bang! », Et « Hip! Hip! Hip! Hurrah! ». Hergé a déclaré plus tard que « …de temps en temps … je risquais un point d’interrogation timide, ou peut-être quelques étoiles, quand, par exemple, un personnage était frappé, je l’avais vu dans L’Épatant ou Les Belles Images…«
Hergé était à l’époque influencé par d’autres bandes dessinées, comme celles de l’auteur français Alain Saint-Ogan
et celles du magazine britannique The Rainbow. Il a également été influencé par les bandes dessinées américaines contemporaines que le journaliste Léon Degrelle avait renvoyées en Belgique depuis le Mexique, où il était allé faire un reportage sur la guerre de Cristeros, telles que Bringing Up Father de George McManus, Krazy Kat de George Herriman et Katzenjammer Kids de Rudolph Dirks.
En créant Totor, Hergé a également été fortement influencé par les films de Charlie Chaplin et Harry Langdon, qu’il avait aimé dans l’enfance. Cette influence était évidente dans sa décision de signer certaines des images avec la signature « Hergé Moving Pictures » ou « Hergé, Director », et de leur donner beaucoup de titres tels que « United Rovers présente un grand film comique: Les Aventures de Totor, CP des hannetons « et » United Rovers présente un film prodigieux ».
De juillet 1926 à juillet 1929, vingt-six planches des Aventures de Totor, C.P. des Hannetons paraîtront dans Le Boy-Scout belge, à un rythme passablement irrégulier
Absorbé par Tintin, Hergé abandonnera Topor le C.P. des Hannetons. Mais cette série ne disparaitra pourtant pas totalement car, de février à juillet 1930, Evany (Edouard Van Nijverseel) fera brièvement revivre le C.P. des Hannetons. Evany était peintre, dessinateur et ami intime d’Hergé. Il fut le premier collaborateur de ce dernier dès 1928 au Petit vingtième. Après la guerre, il fut aussi le premier directeur artistique du Journal de Tintin lors de son lancement en septembre 1946.
Un livre à lire si vous vous intéressez à la période scoute de Hergé :
Georges Remi publie ses premiers dessins dans la presse scoute quelques jours à peine après qu’on lui ait demandé d’illustrer le périodique de son collège à Ixelles. C’est ainsi qu’il se rebaptisera Hergé, après être passé de la signature Remi Georges à GR.
Celui qui s’appelait aussi Renard curieux chez les scouts s’y est découvert un goût prononcé pour l’humour et les récits en images. C’est à cette époque que, sous l’impulsion de dirigeants entreprenants, le scout dessinateur a pu élargir ses horizons, à un âge où peu de jeunes voyageaient. Les camps itinérants accomplis en Suisse, dans les Dolomites, les Alpes autrichiennes ou les Pyrénées, avec des compagnons scouts dont certains joueront par la suite un rôle dans sa carrière, seront suivis d’autres moments forts, vécus comme chef de patrouille ou comme routier. L’ouvrage relate cette phase de construction du jeune Remi, avec de nombreuses anecdotes et témoignages à l’appui, et révèle comment Tintin est devenu ce qu’il est.
Le livre est richement illustré de photos et de documents inédits provenant des archives du Fonds Saint-Boniface et du Centre Historique Belge du Scoutisme.
Les images extraites de l’œuvre de Hergé sont la propriété exclusive de MOULINSART SA.
© Hergé-Moulinsart 2019.
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