RENÉ WEVERBERGH : GRACE A LUI, GEORGES REMI EST DEVENU HERGÉ

Hergé, comme le pense encore certains, n’a pas commencé sa “carrière” un beau jour de janvier 1929 quand il créa le personnage de Tintin dans “Le Petit Vingtième”.

Ses premiers dessins à avoir fait l’objet d’une publication “officielle” datent de 1922. Il a seulement 15 ans à l’époque. Certes, le tirage de cette première publication était confidentiel puisqu’il s’agissait de la revue “Jamais Assez”, imprimée sommairement sur Stencil et destinée aux seuls scouts de l’Institut Saint-Boniface.

 

René Weverbergh (qui était libraire à l’enseigne de “La librairie Coloniale”) était le “Scout-Master” de Saint Boniface tout en cumulant les fonctions de Commissaire de District des Collèges au sein des “Belgian Catholic Scouts” pour la région de Bruxelles et le directeur du “Boy Scout”, la revue officielle des scouts catholiques.

C’est donc, en quelque sorte René Weverbergh qui fut la première personne à croire suffisamment dans le talent du jeune Georges Remi pour lui donner sa chance et le “publier”.

Ayant eu l’occasion d’apprécier les qualités graphiques de Georges Remi, il l’introduit, en 1922 dans l’équipe des illustrateurs qui réalise “Le Boy-Scout”.  Voilà donc Georges Remi passé “dessinateur professionnel “ !

Il signe sa première illustration dans le numéro du 1er mai 1922 du “Boy-Scout”, sous le nom de G. Remi S.B (S.B. comme Saint-Boniface).

Plus tard, en juillet 1926, Hergé publiera sa “première” bande dessinée dans “Le Boy-Scout” : “Totor, CP des Hannetons”. Les aventures de cet ancêtre de Tintin seront publiées jusqu’en juillet 1929.

HERGÉ AVANT TINTIN : TOTOR

Dans les pages du “Boy Scout”, René Weverbergh signait la rubrique “Le vieux scout”. D’où son surnom. Devenu en 1925 journaliste au journal catholique “Le Vingtième Siècle”, René Weverbergh joue à nouveau les bons génies pour Hergé. C’est sur sa recommandation que l’abbé Wallez engagera Georges Remi au journal où il occupera diverses fonctions subalternes avant d’entamer, après son service militaire en 1927, sa véritable carrière de dessinateur.

Dans une certaine mesure, on peut dire que c’est grâce au scoutisme que Georges Remi devint Hergé. En effet ce sont les publications scoutes qui lui offrirent la possibilité, en publiant ses dessins, de mettre en valeur ses talents de dessinateur et le firent ainsi connaître.

Signalons pour les “Tintinopathes” qu’en 1927, Hergé illustra par 5 vignettes un roman édité par René Weverbergh aux Éditions de la Librairie Coloniale : ”L’Ame de la Mer” de Pierre Dark (pseudonyme d’un autre compagnon de scoutisme de Hergé) :

 

 

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3 commentaires


  1. René Weverbergh était mon grand-oncle maternel. Je l’ai à peine connu (j’avais 3 ans à son décès), mais j’ai quelques souvenirs de lui, dont le plus émouvant est une des cartes postales illustrées par Hergé dont il avait assuré la publication, adressée à ma mère à l’occasion de sa fête. C’est la carte « Placement de fonds » qu’on trouve en illustration 032 à la page 179 du volme 1 de la Chronologie d’une œuvre de Philippe Goddin. J’avais également un numéro de Paris-Match dans lequel un reportage lui était consacré, mais je l’ai égaré ; c’est dommage, car les reportage était truffé d’erreurs semblables à celles de Walter Rizotto et Jean-Loup de la Batellerie, de « Paris-Flash » ! Ils n’allaient pas jusqu’à marier mon éternel célibataire de grand-oncle, mais les erreurs étaient semblables à « Ghand, joyau des Ardennes belges, célèbre dans le monde entier pour ses champs de tulipes ».

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      1. Merci Jean-Luc ! Je savais que cette carte avait une origine militaire, et je savais, pour l’avoir lu dans la « Chronologie » que Hergé détenait la carte originale depuis quelques années. Mais j’ignorais l’anecdote. Que mon grand-oncle ait choisi une carte aussi chargée d’émotion – sans qu’on puisse le voir ! – pour souhaiter la bonne fête à ma mère, alors âgée de 6 ou 7 ans, rend la chose assez émouvante, même s’il est fort probable qu’il ne l’a pas fait exprès.
        D’autre part, je viens de recevoir de mon frère aîné un extraordinaire cadeau : un lot de photos de mon grand-oncle, dont des photos de scoutisme, et j’y ai découvert des photos d’Hergé ! Celles que j’ai découvertes étant déjà présentes dans l’ouvrage de Philippe Goddin et Thierry Scaillet « Tintin chez les scouts », il est probable que mon grand-oncle ait imprimé plusieurs exemplaires de ses photos, dont un pour lui et un pour la troupe scoute ; mais j’ai pris contact avec Goddin et Scaillet pour voir si par chance des photos encore inconnues pouvaient être en ma possession… Wait and see, comme diraient Blake et Mortimer !

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