LES TRAINS DANS LES ALBUMS : AMÉRIQUE

Texte de Pierre Philipon :

On pourrait penser (en tout cas sur le plan ferroviaire) que Hergé n’était pas toujours des plus observateurs quant à la qualité de ce qu’il cherchait à reproduire dans ses premiers albums.

Force est de constater certaines invraisemblances, que je n’avais pas signalées à l’auteur du temps où j’étais en correspondance avec Hergé.


Penchons-nous, un instant, sur la troisième vignette de la page 1, nous montrant un train arrivant à Chicago. Je ne parlerai pas du signal que l’on aperçoit, sorte de disque d’arrêt différé, mais, dans le bas de l’image, ce qui surprend ce sont les rails !

Je reproduis ci-contre ce qu’a dessiné Hergé et compte sur vous pour m’expliquer comment un train peut emprunter cette « bretelle » ! Je ne peux représenter l’autre rail, puisque le train où se trouve Tintin nous empêche d’interpréter tout tracé ! ! !

Qui peut dire à quoi servent, ainsi tournées, les deux « pointes de cœur » situées dans l’ovale que j’ai dessiné ? Bref notre train arrive en gare puisque dès la vignette suivante, Tintin en descend.

A propos que pensez-vous des voitures américaines ? Pour ma part je pense plutôt à du matériel belge ou français ! (Dans le jargon ferroviaire on parle de wagons pour les marchandises et les animaux, et de voitures pour les passagers. Wagon = véhicule ferroviaire chargé du transport des marchandises, bestiaux, etc. Voiture = véhicule ferroviaire chargé du transport des voyageurs. Par exception, on parlera de wagon-lits et de wagons restaurant, même si ce sont des voitures… 😏)


Enfin notre héros est au Far West ! À la recherche du bandit Bobby Smiles, Tintin « emprunte » une locomotive à vapeur.

Alors qu’il est sur le point de rattraper le train précédent, on l’aiguille sur une autre voie. Il ne reste plus au jeune homme que d’arrêter sa locomotive ; difficile à faire quand les freins ne fonctionnent pas ! (Nous remarquerons que tous les héros de film, romans, BD, savent tout conduire : train, avion, bateau !…)

Voir la reproduction de la planche 30 de l’album, ci-dessous :

 


Toujours à la recherche de Bobby Smiles, Tintin tombe sur lui ou plutôt c’est l’inverse qui se produit. Le bandit veut définitivement se débarrasser du reporter, en le ligotant sur la voie ferrée (page 39 à 41). Tintin ne doit la vie sauve que par un arrêt du train occasionné par un membre de la société protectrice des animaux !

Petite imperfection concernant le dessin de la voie ferrée : les traverses ne sont pas assez longues et vraiment trop espacées entres elles.

 


Je ne peux donner aucun détail quant aux locomotives à vapeur dessinées, pas assez d’éléments sur son train de roues (combien de roues motrices), juste la possibilité de constater que ce ne sont pas de « grandes roues ». Ce genre de machine appartient aux locomotives appelées « grimpeuses » plutôt que coureuses comme l’étaient nos « Pacific ».

 

 

 

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