ETES-VOUS TINTINOGRAPHE ? TINTINISTE ? TINTINOPATHE ? TINTINOMANIAQUE ? ETC…

Appelons donc Tintinologie l’étude de Tintin et de ses aventures – rien de ce qui est tintinesque ne pouvant nous être étranger -, et distinguons comme subdivisions la tintinoscopie (pouvant aller jusqu’à la tintinectomie), la tintinonomie, la tintinométrie et la tintinopédie; la tintinalgie ou douleur causée par le prix d’une édition rare et la tintinothérapie ou guérison par la lecture de Tintin figurent parmi les applications pratiques.

Parmi les tintiniens (et moins sans doute entre les simples tintinistes ou tintinisants) se recruteront les tintinologues et tintinographes, ceux qui dissertent sur Tintin; tout en se proclamant tintinophiles, ils éviteront de verser dans la tintinomanie un peu tintinocéphale ou la tintinolâtrie qui, si elle ne devient ni tintinose ni tintinite, se transforme trop facilement en une tintinophagie propre aux tintinivores, pour dégénérer -les psychiatres tintinards vous le diront – en tintinopathie et même en tintinophobie.

Les tintinonautes auront à éviter dans leurs études, tant l’hyper- que l’hypotintinisme, fuir ce qui est ultratintinien, outretintinien, quasitintinien, transtintinien, extratintinien, intratintinien, ou subtintinien, mais garder de l’indulgence pour l’architintinien et ne pas négliger le prétintinien, le posttintinien, le tintinique et le tintinoir. Tous les protintiniens constitueront un tintinocosme, dans lequel la tintinocratie fera régler la tintinité dans toute sa tintinitude. Rien de tintinatoire ne les rebutera. Proscrivant toute tendance au tintinocide, ils protègeront les tintiniculteurs dans leurs entreprises tintinicoles.

Trop de zèle tintiniligne peut nuire à la cause; il faudra donc interdire de tintinasser, de tintinocher, de tintinitler, de tintinonner, de tintinoyer, et même de tintinouiller. 
Toute manifestation tintinaire sera acceptée, ainsi que tout ce qui est tintinacé, comme appartenant à notre chère tintinerie et intégrant donc suffisamment la tintinature. On distinguera entre ce qui est tintinueux ou tintinible, et ce qui est simplement tintinâtre, sous peine de verser rapidement dans un tintinothéisme tintinesquement étranger à la tintinosphère.

Si on ne peut guère espérer de nouveaux éléments tintinogènes, tintinopares ou simplement tintinifiques ou encore tintinifères, tant d’années après la mort d’Hergé, on est en droit de souhaiter que les travaux des tintinides, par leurs vertus tintinogames, pourront tintinifier quelque peu notre monde qui en a besoin et que sans sombrer dans l’obsession tintinipète ou tintinifuge, ou même dans la tintinophrénie, une saine tintination rendra le monde plus tintinomorphe, tintinoforme et même tintinocolore, et le transformera en une tintinothèque savoureusement tintinue.

J’espère que mes lecteurs tintinéens voudront bien excuser cette tintinade si pleine de tintinition que, regagnant mon tintinil ou mon tintinier, j’arrêterai avant qu’elle ne devienne un tintinorama, ou pire, une tintinaille, ce que les tintinissimes collectionneurs de Tintin – en d’autres termes les tintinophylactes – ne pourraient que me reprocher.

Texte de ROBERT POURVOYEUR, Inspiré d’un article, du même auteur, paru dans le Bulletin de la Société Jules Verne, n° 39-40, 3 et 4 976 et intitulé : Pour une sémantique de la vernologie.

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