YVES HOREAU NOUS FAIT DÉCOUVRIR L’AURORE DE L’ÉTOILE MYSTÉRIEUSE

Cette publication concernant le navire L’Aurore est une façon pour TINTINOMANIA de rendre hommage à ce grand Monsieur que fut Yves Horeau.

Publication réalisée à partir de l’article « TINTIN NOUS MÈNE EN BATEAU » de Yves Horeau et Jacques Hiron, paru dans le numéro 15 de la Revue des ADMH (Amis du Musée Hergé).

La nouvelle aventure de Tintin publiée en 1941 dans le quotidien Le Soir , L’Étoile mystérieuse, est une expédition dans les mers polaires qui se double d’une compétition acharnée.

Strip paru dans Le Soir du 26 novembre 1941

Un bateau y joue un rôle essentiel : l’Aurore. Jamais la présence d’un navire ne sera si importante dans un album dessiné par Hergé. Il s’était inspiré, disait-il, d’un type de navire baleinier reconverti dans la chasse aux phoques. On ne sait rien de la carrière de ce bateau, hormis qu’il est affrété par le F.E.R.S. (Fonds Européen de Recherches Scientifiques).

Baleinier danois similaire à l’Aurore

Sa cheminée jaune ne donne pas d’indication sur sa provenance : à l’époque, au moins vingt flottes marchandes arboraient cette même marque. Nous apprendrons à la lecture du récit que sa vitesse de croisière est de 10 à 11 nœuds, ce qui semble vraisemblable pour ce type de navire.

Contrairement à la réglementation maritime, la mention du port d’attache et le pavillon national brillent par leur absence dans les dessins de l’Aurore. Hergé a plusieurs fois indiqué qu’il avait inventé ce navire sans se référer à un modèle existant, ce qui constitue une exception dans tous les bateaux qu’il a mis en scène dans ses albums. Il doutait d’ailleurs des qualités marines de l’Aurore et ses craintes étaient peut-être justifiées… En effet, l’évaluation de ses dimensions indique que son maître-bau (sa plus grande largeur) est bien modeste par rapport à sa longueur. Ceci, ajouté à un tirant d’eau qui semble faible, laisse penser que l’Aurore aurait eu tendance à dangereusement rouler bord sur bord sur une mer formée.

Une étrange similitude…

Coïncidence ou non, un navire bien réel dont Philippe Goddin a retrouvé la trace semble avoir préfiguré l’Aurore. Le RRS (Royal Research Ship) William Scoresby, lancé en Grande-Bretagne en 1925, long de 38 m, portait le nom d’un des premiers explorateurs polaires du XIXeme siècle.

Il était spécialement conçu pour de telles missions. Il a effectué sept expéditions polaires jusqu’en 1938. De 1929 à 1930, il a participé à la seconde expédition Wilkins-Hearst dans l’Antarctique, pour laquelle il disposait, comme l’Aurore, d’un avion embarqué (en l’occurrence un Lockheed Vega qu’il fallait débarquer à terre pour décoller puisque ce n’était pas un hydravion).

Réquisitionné par la Royal Navy en 1938, il a été reconverti en dragueur de mines. Rayé du service actif en 1946, le William Scoresby a été finalement détaché auprès du National Institute of Oceanography en 1951. Il a été vendu à la démolition en 1954. Une photo du William Scoresby a été reproduite en illustration dans un numéro du Crapouillot de 1931. Hergé lisait régulièrement cette revue, et il est plausible qu’il ait remarqué ce navire, s’en souvenant plus tard pour réaliser le dessin de l’Aurore.

Autre hypothèse :

Notre ami Xavier Cuvelier-roy (qui en général se passionne pour l’histoire du Sirius) a découvert sur la page Facebook de Michel Thouain, un article que ce dernier a édité dans la page Facebook Paquebots et navires d’autrefois :

Tout le monde a lu l’étoile mystérieuse d’Hergé…Le capitaine Haddock, Tintin et Milou partent à la recherche d’un aérolite tombé quelque part en mer, en compagnie de scientifiques. Pour cette mission ils ont embarqué à bord de l’Aurore. J’ai retrouvé le navire qui a servi de modèle à Hergé ! Il s’agit d’un navire d’exploration polaire australien en 1929 dont je n’ai hélas pas retrouvé le nom. Il porte un hydravion à l’arrière qui n’est pas l’Arado 196 de l’histoire, mais un Lockheed Vega

Le commentaire de Philippe Goddin  :
Le numéro 56 de la revue « Les Amis de Hergé » (automne 2013) a consacré un dossier de 8 pages (abondamment illustrées) à ce sujet. Le nom du navire qui a servi de modèle à Hergé pour dessiner l’ »Aurore » y était révélé en primeur. Rappelons que cette revue est réservée aux membres de l’association « Les Amis de Hergé », mais que chacun est invité à en faire partie.

Pour tout renseignement www.lesamisdeherge.be

AJOUTONS QU’IL EST FACILE DE SE PROCURER LES ANCIENS NUMÉROS AUPRÈS DE L’ASSOCIATION

Le Lockheed Vega est un avion de transport de passagers, également utilisé comme avion militaire, développé dans les années 1920. Monoplan de six passagers, construit par la compagnie Lockheed à partir de 1927, il est devenu célèbre de par son utilisation par un certain nombre d’as du pilotage qui furent attirés par sa conception robuste adaptée à la très longue distance. Parmi eux, Amelia Earhart devint la première femme à traverser l’Atlantique sans escale et Wiley Post fit deux fois le tour du monde avec le sien.

LE SAVIEZ-VOUS ? 

Quand le nom d’un navire est précédé de M.S(comme le M.S Aurore ou le M.S Epoméo dans les Cigares du Pharaon) cela signifie Motor Ship et indique qu’il s’agit d’un bateau à moteur. En ce qui concerne, dans la même aventure, le Kentucky Star qui devait couper l’Aurore en 2, son nom est précédé de S.S. (Steam Ship : bateau à vapeur)

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Un commentaire


  1. Bonjour, le M.S. Aurore a été ainsi dépeint par Hergé en « Motor Ship », navire propulsé par moteur à explosion.
    Le RRS William Scoresby était, dans la réalité, propulsé par une machine à vapeur elle-même alimentée par une chaudière au charbon, comme l’étaient la plupart des navires construits dans les années 1920 à 1930.
    Sincères salutations

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