CRABE : LE NÈGRE BLANC AVEC UNE TETE DE TURC ! suite du politiquement correct

Notre ami François Burmann nous signale une curiosité à la page 58 du crabe aux Pinces d’or.

Dans la version B 6 de 1952, à propos du bourreau, l’album couleurs respecte l’édition originale noir & blanc : le Capitaine parle de nègre et c’est bien un noir qui le poursuit

Chose surprenante, dans la version B 29 de 1960, le noir est devenu blanc, mais le capitaine continue à parler de nègre.

Enfin, dans la version B39 de 1971tout semble être redevenu normal : adéquation entre le texte et l’image

HERGÉ ET LA CENSURE…

C’est pour éviter les ciseaux de la censure allemande, qu’en 1940, Hergé avait créé Le Crabe aux pinces d’or. Il ne se doutait certainement pas à cette époque, que 15 ans plus tard, son album serait victime de ceux de la censure américaine. Qu’on en juge : Avez-vous remarqué que dans l’édition couleurs officielle de l’album du Crabe aux pinces d’or actuellement en vente en France et en Belgique, les cases où l’on voit le Capitaine boire au goulot de la bouteille ont été supprimées, comme si Hergé s’était autocensuré !

Cases originales parues dans Le Soir Jeunesse en 1941

Cases du premier album couleurs de 1943 : le Capitaine boit au goulot

Cases modifiées !

Dans les premières éditions noir et blanc et couleurs le Capitaine continuait pourtant de boire tout naturellement au goulot. Mais lors de l’édition destinée aux États-Unis, les censeurs américains (ceux qui aujourd’hui donnent des leçons au monde entier) exigèrent que dans l’édition américaine réalisée par Atlantic-Little Brown vers 1954 ces cases soient supprimées.

Les censeurs américains allèrent même plus loin, Ils firent aussi supprimer les 2 personnages noirs du Karaboudjan (le premier doit garder le capitaine Haddock dans sa cabine et le second, alors qu’il est à genoux avec les poignets liés à un poteau, lui inflige des coups de bâtons pour le faire parler) sous prétexte qu’à cette époque un noir ne devait pas figurer à côté d’un blanc dans une publication destinée à la jeunesse (Et oui, c’était comme ça : pas de mixité raciale qui risquait de pervertir la belle et saine jeunesse yankee !).  Ils furent donc remplacés par des personnages blancs !

Et c’est depuis cela qu’on nous “impose” maintenant cette édition à la fois raciste et moraliste !

Dans le même ordre d’idées, signalons aussi que la version couleurs qui a cours actuellement a aussi été amputée de 2 jurons du capitaine Haddock : “moricaud” et “commerce noir”.

Partagez si ça vous a intéressé
  • 55
  •  
  •  
  •  
  •  
    55
    Partages
  • 55
    Partages

Un commentaire


  1. je suis super fan de ce genre d’anecdote qui rend l’oeuvre d’Hergé si vivante! Ces mille et un détails sont passionnants !

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.