TINTIN – LE CAPITAINE HADDOCK ET SES BATEAUX

Pour ses 8 premières aventures, Tintin avait certes utilisé presque tous les moyens de transport possibles et imaginables, et en particulier quelques bateaux, paquebots, vedettes, pirogues, cargos, et même sarcophage…

Mais c’est bien le capitaine Haddock qui va donner une nouvelle dimension maritime aux aventures de Tintin, du moins dans quatre épisodes successifs : Le Crabe aux pinces d’or, L’Etoile Mystérieuse, Le Secret de La Licorne, Le Trésor de Rackham le Rouge,

puis plus tard avec Coke en stock

L’aviez-vous remarqué ? Le Capitaine Haddock, au fil de quinze des albums des aventures de Tintin, passe en effet plus de temps dans son château de Moulinsart, en avion, en voiture, à dos de cheval, de chameau, de lama… qu’à bord de ses navires successifs.

Le pire ennemi du marin, ce n’est pas la tempête qui fait rage ; ce n’est pas la vague écumante qui s’abat sur le pont, emportant tout sur son passage ; ce n’est pas le récif perfide caché à fleur d’eau et qui déchire le flanc du navire ; le pire ennemi du marin, c’est l’alcool ! (Le Crabe aux pinces d’or). Le capitaine Haddock n’hésite pas à assumer ses contradictions, lui qui débute sa « carrière », aviné dans sa cabine à bord du Karaboudjan…

L’alcool, la casquette de capitaine au long cours, le pull marin à col roulé avec son ancre sur la poitrine, la description du compagnon de Tintin apparaît quelque peu caricaturale mais Hergé était loin d’être un marin, même d’eau douce…

En cette période pré-Seconde Guerre mondiale, le dessinateur belge s’intéresse à tout et est déjà abonné à une revue nautique, connaît 2 spécialistes de l’histoire de la Marine (Gérard Liger-Belair et Alexandre Berqueman), puis habite à quelques encablures d’un club de modélisme naval. Au fil des albums, il affine de plus en plus ses dessins de navires et de ports après une longue recherche iconographique.

Après une première apparition peu flatteuse dans Le Crabe aux Pinces d’Or,

puis un retour comme commandant de l’Aurore dans L’Etoile mystérieuse,

le Capitaine Haddock devient quasiment le héros des deux albums suivants consacrés à l’histoire de son ancêtre.

De simple commandant de la marine marchande, Haddock devient l’héritier d’un grand personnage du royaume de Louis XIV, descendant d’un illustre commandant d’un vaisseau de troisième rang armé de cinquante canons, chargé de faire la police au large de la Jamaïque. Mais on ne peut pas considérer que Haddock ait été le capitaine de la Licorne, même si son lointain aïeul lui ressemble traits pour traits.

Même si Hergé joue quelque peu avec les vérités historiques (manœuvres étonnantes avant l’abordage, équipage curieusement absent, canons de type anglais, voilure étrangement réglée, nombre de sabords peu courant…), les illustrations sont magnifiques avec les détails de la poupe, de ses bouteilles, de sa figure de proue. Cette saga en deux épisodes marque aussi la première apparition de Tryphon Tournesol qui scellera une amitié sans faille quoique mouvementée avec le capitaine Haddock.

Au point même que, fort de l’achat de son brevet de submersible de poche en forme de requin par le gouvernement, le professeur financera l’achat du château de Moulinsart pour le capitaine. 

Toujours est-il que Haddock sera bel et bien le capitaine du Sirius dans Le Trésor de Rackham le Rouge

Il faudra ensuite attendre Coke en stock pour le voir au commandement du Ramona

Partagez si ça vous a intéressé
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.