La syllepse est une figure de style par laquelle on emploie un même mot à la fois au sens propre et au sens figuré. La syllepse joue donc sur la polysémie d’un mot, c’est-à-dire sur le fait qu’un mot dispose de plusieurs sens.

Exemples :

• Sais-tu pourquoi les sauvages sont tout nus ? C’est parce que Christophe Colomb les a découverts.

Phrase attribué à Victor Hugo. Cette devinette joue sur la polysémie du verbe découvrir  : ôter les vêtements de quelqu’un, et découvrir de nouvelles terres. Cet exemple est évidemment empreint d’humour : la syllepse permet ainsi de créer des jeux de mots.

• Les miroirs feraient bien de réfléchir avant de nous renvoyer notre image

Jean Cocteau. Réfléchir est ici compris à la fois comme refléter et comme penser.

Hergé qui était un « littéraire » avait parfaitement compris que la bande dessinée permettait de représenter ce que, dans la seule littérature, le lecteur doit s’efforcer d’imaginer lorsqu’il tombe sur cette figure de style. Ainsi, Hergé, en prenant au pied de la lettre des phrases ou des expressions usuelles n’hésitait pas à faire coïncider 2 cases, pour concevoir de nombreux gags.

Voici 3 exemples tirés des Aventures de Tintin :

Dans le Crabe aux Pinces d’Or, on voit les Dupondt prendre le ciel à témoin afin qu’il leur tombe sur la tête s’ils disent un mensonge et dans la case suivante, ce sont les morceaux du plafond qui leur tombent dessus.

Dans Le Trésor de Rackham Le Rouge, la séquence où Haddock, absorbé par la lecture du journal, se cogne sur une colonne Morris portant une affiche qui indique « Les informations de la Dépêche sont des informations qui frappent ».

Dans Tintin et les Picaros, Haddock reçoit une bouteille de Loch Lomond derrière la nuque alors qu’il vient d’affirmer que l’alcool ne lui faisait jamais mal à la tête.

Je vous laisse le soin d’en chercher d’autres car il y en a aussi dans L’Affaire Tournesol, Tintin au Tibet, Vol 714 pour Sydney, etc…