Le Docteur Luc Guillou à qui nous devons l’article sur les armes légères dans l’univers de Tintin a découvert l’une des sources de Hergé concernant Coke en stock.

Il s’agit d’un livre paru en 1955 aux Presses de la Cité sous le titre Les hommes-grenouilles, traduction d’un ouvrage allemand de Cajus Bekker dont le titre original était Achtung : K-Manner (Attention ! Hommes-grenouilles !).

La photo de couverture représente un homme-grenouille s’apprêtant à poser une charge explosive. La mine, la partie visible de l’équipement porté par cet homme ainsi que ce que l’on voit de son visage semblent bien avoir inspiré le dessin par Hergé du plongeur qui essaie de couler le Ramona : même matériel et même air ahuri causé par le pince-nez.

La mine est une charge britannique d’un modèle créé pendant la Seconde Guerre mondiale, appelée Limpet. Ce nom désigne d’une façon générale toute une famille de petites charges pouvant adhérer à des objectifs métalliques grâce à un aimant. Il s’agit de mines que l’on place le plus souvent sur la coque des navires.

Cette charge explosive est munie d’aimants et d’un système de retardement. La charge est aussi munie d’un système anti-enlèvement provoquant l’explosion immédiate si la mine est arrachée soit par des plongeurs ennemis, soit par l’explosion d’autres charges. Les Limpets utilisés par les Britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale ne contenaient que 4 kg d’explosif mais, placés à 1,5 mètre sous la ligne de flottaison, ils provoquaient un trou de presque un mètre de diamètre dans le flanc d’un navire.

Afin que les navires coulés ne puissent être renfloués, on utilisait parfois des mines à retardement. Elles étaient munies d’une petite hélice qui sous l’effet du courant se dévissait lorsque le navire naviguait et activait ainsi la mise à feu. Le navire coulait alors en haute-mer et non à quai et était donc irrécupérable. Ce système permettait de faire sombrer le navire pour boucher un passage et de rendre plus difficile l’explication du naufrage.

Selon le Dr. Guillou qui a consulté un collectionneur de matériel de plongée ancien, M. Philippe Rousseau, la tenue de plongée semble être une combinaison étanche dite tutta di gomma et le masque un modèle fabriqué par la firme Pirelli, l’une et l’autre utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale par les légendaires nageurs de combat italiens. D’une manière générale, les matériels et équipements militaires de Coke en stock correspondent à la fois à la situation du Moyen-Orient vers 1955 et aux mythes hérités de la Seconde Guerre mondiale.

Article de Yves Horeau, publié dans le numéro 25 (juin 1997) de la revue des Amis de Hergé.

Un nageur de combat est un plongeur militaire des forces spéciales entrainé pour des missions de plongée sous-marine sous fortes contraintes tactiques ou offensives incluant le combat. Le terme nageur de combat se réfère spécifiquement à des missions offensives ou de combatLes missions offensives du nageur de combat comprennent notamment :

• Les assauts amphibies où le nageur de combat est capable d’aborder de manière discrète une côte ou un bateau ;
• Le sabotage : notamment le dépôt de mine sur des bateaux ;
• La reconnaissance des côtes ou l’exploration des fonds de manière clandestine.

Les nageurs de combat français font partie des commandos marine, spécifiquement le commando Hubert. Le service Action de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) possède également des nageurs de combat qui sont formés avec leurs homologues marins.  

On les trouve ainsi au sein de la Force d’Intervention du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) ainsi que dans des régiments aux capacités spéciales tels le 1er RPIMA (action commando), le 13e RDP, ou de régiments conventionnels tels que le 2e REP, le 17e RGP ou le 2e régiment de hussards. La plupart du temps ils sont répertoriés comme « plongeurs offensifs » pouvant mener des missions d’assaut, de sabotage, de renseignement…