Hergé dresse ici un constat de l’instabilité politique de beaucoup de pays d’Amérique du Sud tous en proie à des révolutions sans changements. Il caricature cela avec beaucoup d’humour, lorsqu’on voit les soldats chanter la gloire de n’importe quel dirigeant qui vient de renverser le pouvoir. Mais la partie la plus intéressante reste le moment où une guerre éclate entre le San Théodoros et l’état voisin le Nuevo Rico (là encore, un pays fictif inventé par Hergé). En réalité, cet événement fait référence la Guerre du Chaco entre la Bolivie et le Paraguay de 1932 à 1935.
Dans l’aventure, Hergé se fait le chroniqueur de l’affrontement et démontre brillamment la mécanique de guerre.
Mais la république du San-Théodoros (Capitale : Los Dipocos, Général Alcazar) n’est pas la Bolivie pas plus que celle du Nuevo-Rico (capitale : Sanfacion, Général Mogador) n’est le Paraguay. Elles sont toutes les deux des prototypes de toutes les républiques “bananières” avec leurs jungles, leurs dictateurs, leur corruption et leurs coups d’État.
Et cette satire politique ne manque pas d’humour avec par exemple l’armée san-théodorienne avec ses 49 caporaux et 3487 colonels :