Une chose est certaine quant au fonctionnement des Studios Hergé : c’est que Hergé n’intervient pas seulement au stade de la préparation (scénario, découpage, croquis et planches réalisées au trait) mais aussi à toutes les étapes ultérieures (décors, costumes, lettres, coloriage) et surveille le travail de l’atelier.

Ceci n’est pas sans rappeler le processus de fabrication des enluminures. Des recherches précises ont montré que la spécialisation (que l’on vient de voir dans les studios Hergé) existait déjà dans les ateliers des XIV e et XV e siècles. Il y avait un chef d’atelier qui répartissait l’illustration, décidait de la mise en page, esquissait parfois… Son équipe était formée d’un calligraphe (exécutant la lettre), d’un enlumineur (bordures en rinceaux, lettres en couleurs, ornements divers), d’un ou plusieurs peintres (qui réalisaient les illustrations proprement dites) et on s’est aperçu récemment qu’il y avait aussi un assistant coloriste.

Le peintre dessinait dans les miniatures, fixait leurs couleurs par code et faisait colorier par un autre…

…Peu importe finalement qu’il soit difficile ou impossible d’analyser le travail de chacun des exécutants. Tous ceux qui composaient les Studios Hergé ont mis en commun un éventail de talents pour exploiter un langage nouveau et complexe, celui de la bande dessinée. Ce qui montre qu’une organisation rationnelle peut mettre en valeur l’éclair du Génie.

Extrait d’une publication de Monsieur Dominique Labesse, parue dans Schtroumpf Les Cahiers de la Bande dessinée Spécial Hergé en 1972.

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